dimanche 20 février 2011

une journée ordinaire

Une journée ordinaire. Dimanche 20 février. Madame B…devait rentrer à Biarritz le lundi 21. Pour des raisons sans intérêt, elle rentre plus tôt. Monsieur M…, serviable, s'offre à changer le billet. Sur la toile, c'est impossible, il faut une borne ou un guichet. Monsieur M…, toujours serviable, prend le ticket, le métro jusqu'à la Gare du Nord, repère une borne, passe un doigt ferme sur les étiquettes de l'écran, obtient le changement, paie le supplément requis, le code est bon, nous allons vous émettre un ticket, puis une annonce dit: incident technique, nous ne sommes pas en mesure d'imprimer votre ticket. Nous allons imprimer un ticket d'incident technique. L'écran se noircit. Pas de billet, pas de ticket d'incident technique. Il ne reste à monsieur M… que ses yeux pour pleurer. Il monte à l'étage où sont les guichets. Heureusement, la file d'attente est petite. Il explique son cas à la guichetière. Qui lui demande le numéro de la borne. Mais qui pense à repérer, puis à retenir le numéro de la borne? Il ne sait pas. Il me faut le numéro de la borne pour appeler l'équipe technique qui va régler cet incident. Je me prépare à redescendre à l'étage inférieur pour noter le numéro de la borne quand une employée d'aide à la clientèle perçoit mon émoi et me propose son amabilité. Elle téléphone à l'équipe technique, lui donne rendez-vous dans le hall des bornes, cinq minutes plus tard, un homme seul et son grand sac à outils la reconnaît, je lui indique la borne défectueuse, il introduit une clé spéciale, dégage mon billet, l'employée d'aide à qui je dis qu'elle vaut plus que trente-quatre centimes par minute me raccompagne au guichet, me conduit directement à un guichet libre et grâce à dix-huit euros supplémentaires, Madame B… qui avait un billet de première classe gagne le droit de voyager en seconde. En quittant la gare du Nord, j'introduis mon billet dans la fente, je le reprends pour que les portillons s'ouvrent, mais un naufragé, un SDF dépenaillé fonce dans l'ouverture, me bouscule et pendant ce temps les portillons se referment et il me faut introduire un nouveau billet. Je peste. Dans le couloir, un employé de la sécurité poursuit une petite fille bronzée qui s'enfuit en jetant en l'air une pochette vide. Tout le reste a bien fonctionné dans le calme et la bonne humeur.

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