Il reste deux jours.
Elle est proche d’Éric
Zemmour et de sa peur du grand remplacement. Son mentor Max Brisson veut interdire
aux femmes voilées d’accompagner les enfants pour les sorties scolaires. Elle
va transformer la ville. Il y aura les étrangers, les pas d’ici, et les vrais,
les authentiques Biarrots, ceux qui n’ont jamais construit de camps de
concentrations, les journalistes vraiment Biarrots qui écriront sous la dictée
de J.B. Aldigé. Pour la majorité de la population, rien ne changera. Sauf que
ceux qui ne sont pas d’ici se sentiront encore moins d’ici.
En Italie, les
démocrates furent incapables de s’unir et Mussolini marcha victorieusement vers
Rome. En Espagne, les divisions entre les forces républicaines permirent la
victoire de Franco. En France, un puissant mouvement fasciste fut stoppé par le
rassemblement des radicaux, des socialistes et des communistes qui réussirent à
surmonter leurs différences.
Le passé nous livre
ainsi sa leçon. Le fascisme ou l’extrême-droite
l’emportent là où les démocrates sont divisés.
Maider Arosteguy n’est
pas fasciste, elle est d’extrême-droite. Elle a introduit dans la vie politique
biarrote les poisons du racisme, le révisionnisme sur les crimes nazis, l’encouragement
au mépris des élus (qu’ils ferment leur gueule), de graves atteintes à la
liberté de la presse.
L’extrême-droite est
en ordre de marche. Soutenue par les puissances d’argent, elle marche d’un seul
pas. En face, les démocrates pourraient obtenir la majorité s’ils s’unissaient.
Mais ils trouvent plus important de se disputer les places plutôt que de sauver
le cœur de leur ville.
Demain, la famille Gave
pourra diriger l’urbanisme de Biarritz avec l’aide soumise d’une majorité
conservatrice. Elle pourra interdire la mendicité, repousser les points d’accueil
de la misère loin de la vue des touristes. Les immeubles de rapport passeront avant
les logements sociaux qui sont souvent occupés par des gens pas d’ici.
Guillaume Baruch a d’autres
priorités que l’avenir démocratique de la ville. Il est préoccupé par la place
qu’occuperont ses amis dans l’opposition. Les abertzale semblent préférer une
ville d’extrême droite plutôt qu’une entente républicaine. Les élus de la
majorité sortante pourraient dire un mot pour éviter la droite extrême. Ils se
taisent.
Tant que la bataille n’est pas terminée, elle n’est
pas perdue. Il reste encore deux jours.