mercredi 31 octobre 2018

la tourbe et le diesel


La taxe sur le diesel, c’est un impôt qui frappe les pauvres.

 

 

 

Ainsi gonfle la campagne. Les pauvres vivent loin du centre, ils achètent diesel parce que c’est moins cher. On les punit d’être pauvres. De même, les pauvres fument plus que les autres et en augmentant le prix du tabac, on les punit d’être pauvres. De même, les pauvres mangent plus de sucre que les riches et en augmentant le prix des produits sucrés, on les punit d’être pauvres. Les pauvres boivent plus d’alcool et en augmentant le prix des alcools, on les punit d’être pauvres.

 

A Dublin dans les années cinquante, à Londres aussi, le brouillard appelé « smog » (smoke plus fog) rendait l’atmosphère irrespirable. Les premiers affectés étaient les enfants et encore plus les enfants des familles pauvres. Les enfants des familles riches se réfugiaient loin de la ville ou sur les hauteurs. Ils étaient moins frappés par les bronchites et les troubles respiratoires. A Dublin, pour se chauffer, dans les foyers modestes, on utilisait la tourbe, en cheminée ouverte et l’air était irrespirable. La tourbe et les cheminées ouvertes furent interdites, à Dublin comme à Londres et l’air s’éclaircit. Le nombre d’enfants malades diminua, notamment dans les familles à faible revenu.

 

La tourbe et le charbon étaient moins chers que le gaz. Des défenseurs des pauvres écrivirent alors que les interdictions de foyers ouverts allaient punir les pauvres, qui n’avaient pas les moyens d’installer le chauffage central gaz ou électricité. En outre, dans le cas de Dublin, la tourbe était le carburant national. Il était patriotique de l’utiliser. Les enfants bronchiteux étaient de bons Irlandais.

 

Je ne connais pas les mesures d’accompagnement qui ont été prises à Dublin et à Londres. Est-ce qu’on a aidé les familles pauvres à installer des chauffages moins polluants ? Je sais seulement que des dizaines de milliers d’enfants, à Londres et à Dublin, ont reçu la vie en  cadeau et si on écoutait les défenseurs des pauvres qui se préparent à manifester, on les en aurait privé.

 

Je veux bien manifester pour une aide à l’achat d’une voiture électrique, un maillage plus serré des transports en commun. Mais manifester pour que meurent plus d’enfants pauvres, ne comptez pas sur moi.

 

jeudi 25 octobre 2018

histoire contre amnésie


Hitler, Staline, Pol Pot, Mao, Pinochet, nous ont paradoxalement protégés contre les extrémismes. Tout mouvement politique qui s’en approchait sentait le soufre. De même la barbarie d’ETA ou de l’IRA nous a protégés contre les dérives identitaires. Aujourd’hui, les souvenirs s’estompent. D’une part parce que le temps passe. D’autre part parce que les héritiers de ces mouvements sont tous négationnistes. Ils ont besoin pour se développer d’une mémoire atrophiée, d’une amnésie générale. Les centres de recherche sur les périodes noires souffrent en Pologne et en Russie. Les blanchisseurs de terreur en Pays Basque n’aiment pas les récits de la barbarie.

 
Pour combattre les vagues brunes, l’histoire ne suffit pas. Mais elle aide.

dimanche 21 octobre 2018

résistance?


J.L. Mélenchon.

 

La société française vit en paix et les nombreux conflits se règlent par des négociations et des compromis. La majorité des partis, associations, syndicats, militants, respectent les règles démocratiques et un état de droit. Les résultats des élections sont reconnus et acceptés. Quand les syndicats ou les partis manifestent, ils négocient le parcours des manifestations avec les préfets.

Une minorité d’activistes ne respecte pas l’état de droit. Ces minorités considèrent que nous ne vivons pas dans une démocratie. Les forces de police, la justice, sont les bras armés d’une  dictature. Contre la violence de cette dictature, toutes les résistances sont alors légitimes.

Nous avons tous en tête ces « résistances » minoritaires qui veulent imposer leur loi. Grèves de camionneurs, blocage des portes des universités par des « piquets de grève », Zadistes divers. Sans parler des minorités armées (ETA ou FNLC) qui voulaient naguère imposer leur volonté par la terreur. Ces mouvements portent en eux le danger majeur de détricoter une construction historique permettant à un peuple traversé par de multiples rapports de force de vivre ensemble. Sans que la solution d’un conflit soit l’élimination de l’adversaire.

Dans l’histoire de notre pays, la majorité des partis politiques participe de ce consensus. Il y eut des mouvements violents, anarchistes ou Action directe. Il y eut un parti communiste qui ne reconnaissait pas en théorie la légitimé d’un Etat au service du grand capital mais qui la reconnaissait en pratique.

Ces mouvements ne sont dangereux que s’ils rencontrent un appui important de la part des partis qui affirment se situer dans l’arc républicain. Les étudiants qui bloquaient l’entrée des amphis recevaient l’appui déclaré de la France insoumise. Le nom même qu’ils s’étaient choisis indiquait l’inscription dans une conception brouillonne de la démocratie. Quand les résultats des élections présidentielles placèrent Emmanuel Macron en tête, il fallut à Jean Luc Mélenchon de nombreuses semaines de réflexion pour admettre que ce résultat était légitime. Et voici maintenant qu’à la tête de quelques militants, il veut empêcher les juges de mener leurs enquêtes au cri de « Résistance ! Résistance ! ». Sans se rendre compte à quel point ils insultent les peuples qui mènent des luttes à l’intérieur de systèmes dictatoriaux où les seules luttes possibles sont des « résistances ».

Devant la porte de son local, Jean Luc Mélenchon se voyait déjà entrer à l’Elysée à la tête d’un groupe de guérilleros barbus. Un jeu dangereux.

mardi 16 octobre 2018

j'aime Biarritz


J’aime Biarritz

 

            Quand Mgr Aillet tonne contre les homosexuels, les IVG, les PMA, des centaines de personnes envahissent la Place Clémenceau pour protester.

 

            Quand un projet de remodelage de la côté provoque la colère des usagers de la plage Marbella, des manifestations, des pétitions, des meetings obtiennent, après de longues explications par la mairie sur l’impossibilité de faire autrement, la possibilité de faire autrement.

 

            Quand un projet de bail et de contrat sur l’hôtel du Palais, ceux qui ne sont pas d’accord manifestent, pétitionnent. Les majorités se défont et se refont. Cent personnes dans la salle du conseil qui applaudissent, ce qui n’est pas bien, ou sifflent, ce qui n’est pas bien non plus. Ce n’est quand même pas le tribunal de la Terreur dont parle Max Brisson, mais ce n’est pas bien.

 

            Près de huit cents personnes visionnent la séance. Le lendemain, ça discute, ça dispute, ça s’excite sur le sujet.

 

            Quand une majorité de conseils adopte une communauté d’agglomération identitaire, Biarritz vote contre. Fièrement. Pas de manifestations pour blanchir la terreur de l’ETA à Biarritz. Pas de slogans pro-ETA à Biarritz. Pas de portraits d’assassins à Biarritz.

 

            A Biarritz, des festivals, des théâtres, des compagnies de danse, des universités du temps libre, une médiathèque avec conférences et débats. Un café philo.

 

            A Biarritz, un conseil local de La République en Marche affirme son indépendance par rapport un référent trop révérant.

 

            Biarritz vibre, discute, dialogue. Un engagement exceptionnel. Forcément, les élus ou les responsables qui souhaitent le silence, la soumission, l’acceptation, sont en état permanent de tension. Il est sans doute plus fatigant d’être maire à Biarritz qu’à Wroclaw.

 

            Moi, j’aime Biarritz.

dimanche 14 octobre 2018

J'ai embrassé un flic


Un gendarme français reçoit une décoration des autorités espagnoles pour sa contribution à la lutte contre le terrorisme d’ETA. Cette cérémonie se tient vendredi 12 octobre le jour de la fête espagnole de la Vierge de Pilar, patronne des Gardes Civils. La cérémonie sera présidée par le gouverneur-délégué socialiste de Guipúzcoa.

 

A 11 heures, messe dans la chapelle de la caserne. A midi, revue militaire, puis remise des décorations. L’évêque de San Sebastian côtoie des officiers en uniforme de parade. Même certains enfants porteront l’uniforme de leur papa ou maman. D’autres auront des armes factices.

 

Les militaires portent leur uniforme de gala et les civils des « vêtements convenables » dit l’invitation. Il est recommandé aux dames de ne pas porter de chaussures à talon, car la cérémonie dans le jardin de la caserne. Malgré cette recommandation, beaucoup de dames sont en robe fleurie, décolletée, coiffées et talons aiguilles.

L’adresse de la caserne est Inchaurrondo. Nous descendons à la station du topo de ce nom. Un immense escalier mécanique nous entraîne à la surface. J’ai l’invitation dans la poche. Nous approchons des grilles, grande ouvertes. Le garde ne nous demande pas l’invitation. Que l’on puisse ainsi pénétrer dans le périmètre de la caserne des gardes civils est un bon démenti pour ceux qui persistent à penser ou à croire ou à nous faire croire, que le conflit n’est pas terminé. Un ensemble hétéroclite de menteurs, d’imbéciles, d’idiots utiles, d’affabulateurs ou de cyniques.  Le conflit basque est terminé depuis que n’importe qui peut pénétrer dans le périmètre de la caserne Inchaurrondo sans être contrôlé.

Quand nous arrivons, la messe est dite. Les gardes civils paradent. Lever des couleurs. Je vois un carré avec des sièges vides, des femmes, des jeunes. Je m’approche, je m’assois. Les médailles sont remises. Encore des médailles. On appelle les familles. Je m’aperçois que les femmes et les hommes se lèvent à mesure que s’égrènent les noms. Bientôt, je serai seul et un garde viendra me demander à quel titre je suis assis dans le carré des familles de victimes. Je me lève, plutôt rester debout que d’occuper une place que je ne mérite pas.

Le vice-gouverneur socialiste prononce un discours très politique : l’ETA n’existe plus parce qu’elle a été vaincue. Sur le terrain et dans la population. Dans cette défaite, dit le gouverneur, vous avez joué votre rôle, pour défendre la démocratie contre le terrorisme.

Dans cette caserne, on a torturé des prisonniers basques. On crie « España » et la foule répond viva ! On crie Guardia civil ! La foule réponde Viva ! Les gardes civils ont gardé le même chapeau noir brillant du temps du franquisme. La cérémonie s’achève, je vais serrer la main à mon ami médaillé. Les familles prennent des photos. L’évêque se tient au premier rang de la parade. J’ai l’impression de figurer dans un film de Bunuel.

J’entends à nouveau, devant cette caserne, les cris de ceux qui ne supportent pas ma dénonciation du terrorisme de l’ETA. Et les tortures ? Et le GAL ?

A nouveau, il faut revenir à l’essentiel. La barbarie des uns ne peut jamais légitimer la barbarie des autres. Les nazis pouvaient « justifier » leurs camps par le goulag, les staliniens les camps soviétiques par les camps nazis. Dans cette spirale infinie, toute dénonciation devient impossible. La barbarie d’ETA ne peut pas être justifiée par les tortures de la caserne d’Inchaurrondo. Et aucune barbarie d’ETA ne peut justifier la torture dans cette caserne qui me fait face.

Les différences apparaissent dans le récit post-terroriste. Personne dans la classe politique française n’a jamais cherché des « justifications «  des camps nazis. Alors que tout un segment de la population française a nié, ou pire encore, justifié, les camps soviétiques. De même aujourd’hui, au Pays Basque français, quel élu, quel parti, quel mouvement ose justifier le GAL ou les tortures franquistes ? Personne. Alors que jour après jour, des élus, des partis, des mouvements, expriment une certaine sympathie à l’égard de la barbarie d’ETA, négocient avec eux, les rencontrent dans leur prison, demandent des mesures d’amnistie.

Combattant la barbarie d’ETA là où elle rencontre une certaine sympathie, je ne peux pas la légitimer par la barbarie de ceux qui l’ont combattue. Je ne peux que soutenir ceux qui ont grandement contribué à sa déroute. Dans la caserne, un grand panneau regroupe les portraits des cent gardes civils abattus par l’ETA. Je vais serrer la main du gendarme médaillé. Au nom de La République en Marche.

jeudi 11 octobre 2018

euthanasie ou soins palliatifs?


Euthanasie ou soins palliatifs ?

La manifestation mondiale d’Arnaga, à Cambo, le 4 mai 208, après le désarmement, puis la dissolution de l’ETA nous fut présentée comme le point final d’un conflit depuis longtemps éteint. Erreur. Le conflit respire encore. Un appel de Bake Bidea (le chemin de la paix), Bagoaz (organisation de soutien aux prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée) et les Artisans de la Paix nous invitent à manifester le 20 octobre prochain, à San Sebastian, pour le rapprochement de ces prisonniers afin que l’état espagnol « prenne réellement ses responsabilités dans la résolution du conflit basque ».

Zut alors, l’ETA cesse le feu en octobre 2011, pendant sept ans, selon les Artisans de la Paix, les états français et espagnols sont restés inactifs. La société civile française s’est alors mobilisée pour la fin du conflit qui était mort en 2011. C’est une particularité des croyances totalitaires. Quand l’inspirateur du mouvement décède, on attend des mois, parfois des années avant d’annoncer sa mort. Puis quand il est impossible de dissimuler la disparition du guide suprême, on le momifie, on le maintient ainsi symboliquement en vie. Dans son cercueil transparent, Lénine reste vivant pour l’éternité.

De la même manière, le conflit basque qui meurt en octobre 2011 a été maintenu en vie par des soins palliatifs sophistiqués, puis, quand il a fallu enterrer ETA, il a été momifié. Et des milliers de médecins en blouse blanche ont crié dans la rue « le conflit n’est pas mort, le conflit est éternel ».

La réunion d’Arnaga ressemblait à une cérémonie du débranchement. On arrête l’alimentation artificielle, on arrête l’oxygène, on arrête les soins palliatifs. Et bien non. La famille d’ETA, au nom des principes sacrés, a refusé l’euthanasie. Le conflit n’est pas mort, nous ne voulons pas le débrancher. Personne n’a le droit d’euthanasier le conflit basque.

            Cette fois-ci, la famille est moins suivie. Bake Bidea, Bagoaz, n’ont pu entraîner que les Artisans de la Paix. Mais tous ces partis, tous ces élus, toute cette magnifique mobilisation pour l’enterrement d’ETA sont absents. Personne du Pays Basque français, à part les Artisans de la Paix.

            Retenons malgré tout une bonne nouvelle. Les Artisans de la Paix vont traverser la frontière et pourront, s’ils le désirent, rencontrer les associations de victimes, visiter les musées de la barbarie d’ETA.

            Comme il est difficile de se garer à San Sebastian, je conseille à Txetx et à ses amis de prendre un bus jusqu’à Hendaye, puis de prendre le Topo qui les mènera au centre de la ville. C’est un voyage d’une grande simplicité.

bonnes nouvelles


Bonnes nouvelles

 

            La rencontre entre Pedro Sanchez et Edouard Philippe, le 1 octobre 2018, a été pour les blanchisseurs du Pays Basque français une condamnation sans appel. Quand Vincent Bru, Max Brisson et Jean-René Etchegaray se tenaient au garde à vous devant la hache de la terreur, en compagnie des bourreaux, au mépris des victimes, Edouard Philippe rendait hommage à Miguel Angel Blanco et saluait sa sœur Marimar Blanco. Il saluait les millions d’Espagnols qui avaient manifesté contre la terreur. Il saluait la coopération entre les deux Etats qui avaient abouti à la déroute d’une organisation terroriste.

 

            Deux mondes. Deux conceptions de la politique. Un discours de courage, à l’exemple du discours d’Emmanuel Macron en Corse. On ne blanchit pas la terreur, on la combat. On ne se soumet pas au repli identitaire, on le combat.

 

            Malheureusement, au Pays Basque français, les élus et les partis fermaient les yeux sur les victimes et fraternisaient avec les bourreaux. Unanimes et fiers de l’être. Rares étaient les élus qui protestaient. Cette soumission semblait irrésistible. Un groupe de citoyens manifesta contre la sculpture et brisa cette unanimité, mais ils ne représentaient aucun parti, aucun mouvement. Ils gâchèrent le spectacle et enterrèrent la sculpture. Tout restait à faire. Vincent Bru, Max Brisson et Jean-René Etchegaray, tous les partis politiques, PS, LR, La République en Marche, restèrent prosternés devant le courant abertzale, sourds aux condamnations des associations de victimes, acceptant en silence et sans honte les louanges venues des héritiers de la terreur, EH Baï et Sortu qui saluaient « une classe politique responsable et engagée ».

 

           

            La République en Marche était paralysée par l’accord entre Macron et Bayrou. Vincent Bru et le référent Loïc Corregé bloquaient toute tentative d’autonomie des marcheurs. Ils interdirent un texte saluant la rencontre entre Pedro Sanchez et Edouard Philippe. Déjà, Loïc Corregé avait publié un communiqué disant que « Maurice Goldring ne représentait pas La République en Marche » quand il saluait la rencontre historique de Madrid. On attend avec intérêt la suite logique : « le discours d’Edouard Philippe à Madrid ne représente pas la position de La République en Marche 64 ». Le communiqué suivant condamnera le discours d’Emmanuel Macron en Corse « Le discours Emmanuel Macron en Corse ne représente pas les positions d’Emmanuel Macron ».

 

            Alors que le combat de La République en Marche pour les élections européennes s’affirme clairement comme une lutte entre progressistes et nationalistes, cette position locale du mouvement est de moins en moins supportable.

 

            C’est pourquoi il faut saluer la décision du comité de Biarritz d’envoyer le texte du discours d’Edouard Philippe à Madrid à tous les conseillers de la communauté d’agglo. C’est un acte d’émancipation, de libération de la parole et de nos énergies militantes.

lundi 8 octobre 2018

un parti politique


Qu’est-ce qu’un parti politique ?

 

Le Gave de  Pau est un affluent de l’Adour et cette géographie importe, car vous comprendrez que l’influence politique du Gave de Pau passe par cette affluence.

Au titre de mon appartenance à La République en Marche, je reçois des messages du référent Loïc Corrégé sur les différentes activités de ce mouvement. Par la presse, je prends connaissance des prises de position du député Modem qu’a soutenu La République en Marche en conséquence de l’accord national entre Bayrou et Macron.

Voici deux informations qui vous auront peut-être échappé à qui n’appartient pas à ce mouvement.

La première est une prise de position de Vincent Bru sur l’Ourse des Pyrénées. Il est contre la réintroduction de l’Ourse, il soutient les bergers et les éleveurs qui manifestent contre l’Ourse. Il n’a rien dit sur la rencontre entre Edouard Philippe et Pedro Sanchez sur la coopération entre France et Espagne dans la défaite d’ETA. Il ne soutient pas les familles des victimes de l’ETA quand elles manifestent contre les opérations de blanchiment de la terreur. On ne peut pas intervenir sur tous les sujets.

La seconde information est encore plus discrète. Les marcheurs des Pyrénées Atlantiques sont invités cette fin de semaine à nettoyer les rives du Gave de Pau. La République en Marche leur fournira des gants et des sacs poubelle.

Un parti qui défend les brebis des Pyrénées et qui nettoie les rives d’un affluent de l’Adour ne peut pas être complètement mauvais.

J’attends avec impatience les prochaines invitations. Allons-nous ramasser les mégots sur la plage de Marbella ? Organiser des cours de salsa pour seniors isolés ?

Vient alors la question qui fâche. Si tu penses qu’un parti politique doit intervenir sur des sujets plus importants que l’Ourse des Pyrénées ou que le nettoyage des rives, qu’est-ce que tu fais à La République en Marche ?

Je reste parce qu’il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer.

dimanche 7 octobre 2018

venin


Sud-Ouest 27 septembre 2018. Un club d’arts martiaux vient de s’ouvrir à Saint-Jean-de-Luz. Son nom : Borroka combat. Son président assure que ce nom n’a rien à voir avec « calle borroka », le nom des manifestations violentes organisées par ETA. Une violence de bas niveau disait-on : juste des vitrines brisées, des poubelles incendiées. Dans ces manifestations, ETA recrutait ses membres parmi ceux qui souhaitaient passer d’une violence « bas niveau » à une violence terroriste. Le président de ce club assure que le nom de « borroka combat » n’a rien à voir avec calle borroka. Ce nom a été imaginé il y a une dizaine d’années en allusion à une lutte antique au Pays Basque.

 

Et les presos sont des « prisonniers politiques » dont le nom a été imaginé en allusion à des massacres antiques au Pays Basque.

 
Cette déclaration est un symptôme. Elle indique ce que la société basque française est capable d’accepter. Le venin ainsi instillé goutte à goutte finit par la rendre insensible à  tous les dangers du nationalisme

dérapage


Alternatiba organise des manifestations à objectifs écologiques. (septembre 2018). Parmi les 7 défis que propose l’organisation : « s’engager dans l’aide aux migrants ». « Mettre en place un composteur dans son lieu de vie », « poser sur sa boîte aux lettres un autocollant « stop pub ». « rejoindre un des circuits courts de distribution alimentaire du territoire ». Il s’agit là du bien commun écologiste universel.  Ensuite ça dérape vers un abertzalisme grossier : « adhérer à une monnaie locale pour relocaliser l’économie ». ». Quitter EDF pour un fournisseur d’électricité renouvelable », « déplacer une partie de son épargne pour un fonds solidaire local, comme I-Ener. I-Ener est une nouvelle société fournissant l’électricité qui a dénoncé le fait que le Pays Basque français recevait 99% de son énergie d’un « pays étranger ». La France. Et la monnaie locale soutenue par EH Baï, c’est l’eusko. Soutenue aussi par les apprentis abertzale que sont Jean-René Etchegaray, Bru, Brisson.

 

Quand viendra le temps où l’on acceptera dans les hôpitaux du Pays Basque que les donneurs de sang à rhésus négatif ? Car actuellement, 98% du sang donné dans les centres de transfusion est d’origine étrangère.

samedi 6 octobre 2018

scène de rue


Rue Victor Hugo, à Biarritz. Un grand gaillard sort de la librairie en criant des paroles incompréhensibles. Il est noir de peau. Je m’apprête à entrer dans l’établissement dont il sort. Je croise sur mon chemin un monsieur blanc de peau qui pourrait avoir le  même âge que moi. Comme moi, il regarde ce grand gaillard très énervé. Il cherche mon regard, il veut que je partage son indignation : « vous vous rendez compte, avec tous ces immigrés, on n’est plus tranquille nulle part ». Je lui réponds ce que tout être humain devrait répondre : « Monsieur, je suis surpris. Comment savez-vous que ce grand gaillard est un immigré ? ».

-Ben, ça se voit non ?

- Vous voulez dire qu’un homme noir de peau ne peut pas être français ? Vous vous rendez compte de ce que vous dites ? Un noir ne peut être qu’un immigré ? Moi, je suis peut-être plus immigré que lui, mais comme j’ai la peau blanche, je suis forcément français ? Vous vous rendez compte que vos paroles sont des paroles de guerre civile, des paroles de camps de concentration, des paroles de mort ?

Il ne répond plus. Il ne répond pas. Le monsieur est dans ses peurs, dans ses pulsions irraisonnées. Il n’écoute plus. Moi, monsieur, me dit-il, je suis de droite, j’ai toujours voté à droite, mais si ça continue comme ça, je vais voter Front national aux prochaines élections.
Faut-il des sous-titres, des conclusions, des modes d’emploi à ce récit ? Il existe des partis, des mouvements, des institutions, des intellectuels, qui donnent légitimité à ce monsieur, qui lui disent tous les jours tu as raison d’avoir peur. Tu as raison de penser qu’on ne peut pas être tout à fait français ni tout à fait n’importe quoi si on a la peau noire. Si on ne s’appelle pas Dupont ou Durand. Si on n’a pas le bon rhésus, le bon profil.

mercredi 3 octobre 2018

ahurissant silence


Ce qui est bien dans la vie politique locale, c’est que nous connaissons, les élus, ils vous saluent quand vous les rencontrez, ils  vous demandent comment vas-tu, puisqu’ils vous tutoient même. Ces élus de proximité, que je connais personnellement, la plupart des conseillers de la ville, plus une sénatrice socialiste, Frédérique Espagnac, un sénateur LR, Max Brisson, un député Modem majorité présidentielle, Vincent Bru, ces élus donc sont prolixes sur des sujets aussi importants que l’introduction d’un ours dans les Pyrénées ou le manque d’un professeur de basque à la rentrée, mais se taisent sur les sujets qui peuvent fâcher. Sur les migrants, par exemple, pas un mot. Sur la réforme des retraites, motus et bouche cousue. Sur l’Europe, sur la PMA. Et maintenant ce silence à proprement parler ahurissant sur la rencontre entre Edouard Philippe et Pedro Sanchez qui célébrait le 1° octobre la coopération entre France et Espagne pour vaincre la barbarie d’ETA.

 

Parce qu’il faut savoir que ces élus de proximité ont passé l’année qui vient de s’écouler à soutenir activement, par des paroles, des visites dans les prisons, des soutiens à des manifestations, à des opérations de blanchissement de la terreur avec les organisations basques les plus radicales. Ils ont parlé, ils ont crié, ils ont trépigné, on les entendait sur les estrades, dans les radios, ils écrivaient dans les journaux locaux, expliquaient à quel point il était important d’oublier la barbarie, de pardonner sans juger, de transformer des terroristes en prisonniers politiques. Je n’invente rien, vous les avez entendus. J’ai gardé les articles, les déclarations, tout est accessible à qui veut bien se renseigner. Ils étaient derrière une banderole « nous les voulons à la maison ». Ces terroristes qui ont tué, torturé, séquestré, mutilé, terrorisé, ils les voulaient à la maison. Pas un mot de compassion pour leurs victimes. Pour Bru, Brisson, Jean-René Etchegaray, tous ces morts sont un détail de l’histoire basque.

 

Et puis cette rencontre. La France remet à l’Espagne tous les dossiers, les armes, les informations qui lui permettront de poursuivre les enquêtes et les condamnations des assassins. Dans cette rencontre, Sanchez et Philippe se réjouissent de la victoire remportée contre l’organisation terroriste. Point final. Victoire des démocraties, défaite des terroristes. Sans jamais oublier leurs victimes.

 

Mot pour mot, point par point, c’est l’inverse de la stratégie des artisans de la terreur, des blanchisseurs de sang. Et les élus qui sont ainsi condamnés se taisent. EH Bai et EH Sortu réagissent. Cette rencontre de Madrid est une logique de « gagnants perdants » disent-ils dans leur communiqué. Nous ne sommes pas en paix tant qu’il reste des prisonniers. C’est bien ce qu’avaient compris  au Pays Basque français une « classe politique responsable et engagée ». Ils désignent ainsi Vincent Bru, Max Brisson, Frédérique Espagnac et Jean-René Etchegaray. Responsables et engagés.

 

Mais ces responsables engagés sont muets. Ils sont condamnés publiquement, on pourrait dire humiliés par les responsables de leur pays. Ils ne disent rien. Ils rasent les murs. Ils fuient. Ils se cachent. On ne saura pas ce qu’ils pensent de cette rencontre historique qui condamne une imposture majeure.

 

Je préfère de loin la clarté des abertzale radicaux. Ils condamnent la rencontre qui salue la victoire contre leurs ancêtres barbares. Mais le mouvement des artisans de la paix, que dit-il ?

Ils ont pris un sacré coup après la manifestation contre la sculpture de la honte, qui se cache aussi profondément que ses mécènes. Et maintenant, ils n’existent plus. Ils se taisent.

 

Je sais pourquoi. C’est parce qu’ils n’ont pas lu le discours d’Edouard Philippe. Naguère, quand les terroristes assassinaient et terrorisaient, ils regardaient leurs chaussures. Ils ne voulaient rien savoir. Ça continue. Ils ne veulent pas savoir ce qu’il se passe en Espagne. Trop dérangeant, il y a des associations de victimes, des cimetières.

 

La solution est simple. Je vais imprimer le discours d’Edouard Philippe et je le porterai avec mes amis dans leur permanence. Dans les jours qui viennent.

lundi 1 octobre 2018

ils ne sont pas tous muets, mais tous se taisent


Communiqué d’ EH Bai et EH Bildu, 1 octobre 18, à propos de la rencontre à Madrid entre états français et espagnols.  Les patriotes défendent le droit des peuples à décider. « Il en a été ainsi dans les conflits opposant le Canada et le Québec, le Royaume-Uni et l’Ecosse, le Danemark et les îles Feroé… »

Les héritiers politiques de l’ETA oublient que ni au Québec, ni en Ecosse, ni aux îles Feroé, il ne s’est trouvée d’avant-garde militaires voulant imposer sa « défense du droit des peuples à décider », par la terreur minoritaire. Effectivement, les Etats espagnols et français ont une autre conception de la démocratie. Ils ont défendu le droit des peuples Basques français et espagnols à décider de leur avenir en refusant de se soumettre à la terreur.

Au Pays Basque, cinq mois après la dissolution d’ETA poursuit le communiqué, « nous sommes encore loin d’une paix pleine et totale ». « Au Pays Basque Nord (i.e. français) les « artisans de la paix ont montré l’exemple. Un travail « d’initiative populaire, suivi du soutien « d’une classe politique responsable et engagée ».

Certains pensent encore sortir du conflit (qui n’est donc pas terminé), dans une logique « gagnants perdants ». C’est ce qui les états français et espagnols proposent aujourd’hui à Madrid. Dans ces conditions, les anciens terroristes défaits ne comprennent pas que le Lehendakari de la CAV, Inigo Urkullu, participe à cet acte et qu’il refuse de participer aux actions des blanchisseurs du Pays Basque français.

Ce communiqué devrait être accroché en lettres de feu dans le bureau de tous les élus du Pays Basque français qui ont accompagné la stratégie de blanchisserie de l’ETA.

Les héritiers politiques des terroristes basques n’aiment pas que l’ETA soit défaite. On les comprend. Des centaines de morts, des milliers d’années de prison, des milliers de blessés, pour rien. Avec la complicité vichyssoise des élus du Pays Basque français, ils ont élaboré une sortie de défaite qui a des couleurs de médailles. Là où l’ETA a terrorisé, assassiné, meurtri la société basque, l’imposture était impossible. Personne n’autre du Pays Basque espagnol n’a participé à l’opéra bouffe des « artisans de la paix «  dont la seule boutique était une teinturerie.

Aujourd’hui, ils s’accrochent encore. Ils ont perdu. Ils ont renoncé à la terreur depuis 2011, les etarras qui ne sont pas en prison sont en fuite ou en exil. Et ils ont bénéficié, lisez le texte en lettres de sang : « du soutien d’une classe politique responsable et engagée ». Avec tous les conseillers de la communauté d’agglo (c’est Jean-René Etchegaray qui le réaffirme tous les matins en se rasant), unanime. Ils ont tous voté à l’unanimité l’appui à la grande blanchisserie, en tant que membres d’une classe politique responsable et engagée. Vous n’êtes pas heureux que les héritiers des assassins d’Hipercor, de Yoyès, de Miguel Angel Blanco, vous attribuent ce compliment ? Peut-être que demain vous aurez honte, mais en attendant…

La République en Marche devait rédiger un communiqué saluant la rencontre de Madrid. Les patriotes basques communiquent et les élus du Pays Basque français se taisent. Ils craignent de ne pas faire partie d’une classe politique responsable et engagée. Guy Lafite s’y était engagé. Rien ne vient.

Si les élus du Pays Basque français craignent les condamnations des demi-soldes de la terreur, c’est que les partisans d’une république apaisée, les adversaires de la terreur, ne sont pas assez forts, pas assez éloquents, pas assez déterminés. N’insultons personne. A nous qui sommes indignés d’un mouvement négationniste, d’un mouvement de soumission, d’un mouvement qui accepte l’histoire telle qu’elle est écrite par les assassins vaincus et non-repentis, à nous d’être plus forts, plus déterminés.

silence soumis


Rencontre aujourd’hui entre France et Espagne pour célébrer la coopération entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme de l’ETA.

Du côté de La République en Marche 64, silence, Un "comité politique" présidé par Guy Lafite devait publier un communiqué de soutien à cette rencontre. Ce communiqué devait marquer la rupture avec les blanchisseurs d'ETA: Vincent Bru, Max Brisson. J.R. Etchegarray. Silence.

Jusqu’au 19 avril, chaque action des blanchisseurs étaient précédée d'annonces, d'appels. Loic Corregé, en marche arrière, inlassable blanchisseur, sourd à la ligne du Président, appelait à toutes les manifestations pour les terroristes qu'il appelait prisonniers politiques. 

Aujourd’hui devait marquer la rupture. Silence.

Je reconnais que c'est compliqué. Le président de la communauté d'agglomération du pays basque va saluer la liste "peuples et régions" qui se présente aux élections européennes. Aucun élu du conseil d'agglomération ne bronche. EH Baï, soutien de cette liste, appelle « prisonniers politiques » les terroristes. Le nom complet de cette liste devrait être  « Peuples, Régions et Terres de Sang ».  Jean-René Etchegaray va les saluer et aucun élu de l’agglo ne bronche. Ils ont tellement pris l’habitude de s’incliner que de se redresser les vertèbres grincent.

L’orientation nationale de La République en Marche est pourtant claire : Aucun candidat aux prochaines élections n'aura l'appui de LREM s’il soutient une autre liste aux européennes. Les candidats de La République en Marche devront s’inscrire dans un combat entre nationalistes et progressistes. Ils devront rompre avec ceux qui considèrent que les etarras sont des prisonniers politiques. 



Au nom de La République en Marche Pays Basque, j’envoie un message à la rencontre France-Espagne de lutte contre le terrorisme en Europe.



« Les marcheurs du Pays Basque français se félicitent de la rencontre entre la France et l’Espagne qui met en valeur la coopération des deux pays dans la lutte contre le terrorisme d’ETA. Cette coopération a été efficace. Jointe aux manifestations de la société espagnole contre le terrorisme, elle a permis la déroute complète de l’organisation terroriste ».