dimanche 21 octobre 2018

résistance?


J.L. Mélenchon.

 

La société française vit en paix et les nombreux conflits se règlent par des négociations et des compromis. La majorité des partis, associations, syndicats, militants, respectent les règles démocratiques et un état de droit. Les résultats des élections sont reconnus et acceptés. Quand les syndicats ou les partis manifestent, ils négocient le parcours des manifestations avec les préfets.

Une minorité d’activistes ne respecte pas l’état de droit. Ces minorités considèrent que nous ne vivons pas dans une démocratie. Les forces de police, la justice, sont les bras armés d’une  dictature. Contre la violence de cette dictature, toutes les résistances sont alors légitimes.

Nous avons tous en tête ces « résistances » minoritaires qui veulent imposer leur loi. Grèves de camionneurs, blocage des portes des universités par des « piquets de grève », Zadistes divers. Sans parler des minorités armées (ETA ou FNLC) qui voulaient naguère imposer leur volonté par la terreur. Ces mouvements portent en eux le danger majeur de détricoter une construction historique permettant à un peuple traversé par de multiples rapports de force de vivre ensemble. Sans que la solution d’un conflit soit l’élimination de l’adversaire.

Dans l’histoire de notre pays, la majorité des partis politiques participe de ce consensus. Il y eut des mouvements violents, anarchistes ou Action directe. Il y eut un parti communiste qui ne reconnaissait pas en théorie la légitimé d’un Etat au service du grand capital mais qui la reconnaissait en pratique.

Ces mouvements ne sont dangereux que s’ils rencontrent un appui important de la part des partis qui affirment se situer dans l’arc républicain. Les étudiants qui bloquaient l’entrée des amphis recevaient l’appui déclaré de la France insoumise. Le nom même qu’ils s’étaient choisis indiquait l’inscription dans une conception brouillonne de la démocratie. Quand les résultats des élections présidentielles placèrent Emmanuel Macron en tête, il fallut à Jean Luc Mélenchon de nombreuses semaines de réflexion pour admettre que ce résultat était légitime. Et voici maintenant qu’à la tête de quelques militants, il veut empêcher les juges de mener leurs enquêtes au cri de « Résistance ! Résistance ! ». Sans se rendre compte à quel point ils insultent les peuples qui mènent des luttes à l’intérieur de systèmes dictatoriaux où les seules luttes possibles sont des « résistances ».

Devant la porte de son local, Jean Luc Mélenchon se voyait déjà entrer à l’Elysée à la tête d’un groupe de guérilleros barbus. Un jeu dangereux.

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