samedi 29 février 2020

on peut toujours quelque chose


Ne dites pas « nous n’y pouvons rien ». Donald Trump sera sans doute réélu. Modi, en Inde, fouette les haines contre les musulmans. Bolsonaro découpe la société brésilienne en rondelles, retranche les Indiens, les homos, les trans. Boris Johnson excite les sentiments xénophobes. Plus Orban en Hongrie, Poutine en Russie. Plus le Pakistan, la Turquie…Les Bruns utilisent un virus pour stigmatiser les étrangers, de même qu’au Moyen Age on lynchait les voyageurs qui forcément transportaient la peste dans leurs bagages. Les candidates LR à Paris et à Biarritz rivalisent de formules chocs.

Nous y pouvons quelque chose. Partout, dans tous ces pays, des mouvements de résistance, résistance intellectuelle, précieuse, car elle porte sur le temps long. Résistance politique. Résistances culturelles. Des villes s’organisent en Pologne ou en Californie. Les Britanniques pro-européens manifestent.

Nous savons que ces vagues brunes sont faites de millions de petites vaguelettes d’acceptation. À tous les niveaux. À Biarritz, la candidate LR, Maider Arosteguy a ainsi sali la campagne électorale de la ville en blanchissant un brun par une formule saisissante « il n’a quand même pas construit Buchenwald ou Auschwitz ».

Les réactions horrifiées quasi unanimes ont eu des résultats : d’abord la candidate LR n’avait rien dit, puis elle s’est excusée pour ce qu’elle n’avait pas dit, puis elle s’est excusée pour ce qu’elle avait dit. Ce qui prouve que nous ne sommes jamais démunis.

Les réactions de ses partisans l’ont malheureusement enfoncée davantage dans le cloaque. Il est possible à chacun de vérifier. Vous voyez des distributeurs de tracts Maider Arosteguy. Vous vous approchez et vous citez les monstrueuses paroles de leur candidate. Ils deviennent tous fous furieux. Au lieu de s’excuser à nouveau, ils disent que c’est un complot des adversaires de leur candidate, qu’il est infâme d’utiliser de tels arguments, que les journalistes ont falsifié ses paroles. Jamais elle n’avait prononcé les noms de Buchenwald et d’Auschwitz. Et que c’était franchement dégueulasse (verbatim) d’utiliser ce qu’elle n’avait pas dit comme argument de campagne. Alors qu’en plus de ne pas l’avoir dit, elle s’est excusée de l’avoir dit. Elle s’est excusée de n’avoir rien dit, ça ne vous suffit pas ?

Ils pourraient dire, les soutiens de la candidate tendance Wauquiez.Bellamy : ce qu’elle a dit est affreux. On est désolé si on vous a blessé. Nous allons inscrire dans notre programme, pour se faire pardonner, des cours sur la Shoah dans toutes les écoles de la ville.

Pas du tout. Ils ne sont pas furieux contre leur candidate, mais contre ceux qui la citent. Contre ceux qui sont blessés, furieux. Leur candidate a même déposé une main courante contre l’une de ses victimes. C’est vraiment le monde à l’envers.

La bataille contre l’extinction des Lumières doit être menée tous les jours. Je vous prie d’excusez mon absence d’hier.

mercredi 26 février 2020

rédemption


Je ne sais pas pourquoi je reçois sur la toile des insultes antisémites, pourquoi et comment on me demande de retourner en Israël alors que je n’en suis jamais parti. C’est bizarre. Je n’avais jamais mis les pieds jusqu’ici ni dans la synagogue de Bayonne, ni dans celle de Biarritz. Je ne jeune pas à Yom Kippour, je m’énerve quand le CRIF prétend parler au nom des Juifs de France. Et puis cette réaction quand Maider Arosteguy défend les opinions droitières de J.B. Aldigé par cette formule « il n’a quand même pas construit les camps d’Auschwitz et de Buchenwald. J’ai plus été atteint par ces immondices que par d’autres. Est-ce le fait d’avoir porté l’étoile jaune en 1942, dans Belleville occupée ?  Pas impossible.

Mais ce qui m’intéresse, c’est la construction d’opinions de haine de l’autre. Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre comment on devient malade, comment on peut dire des monstruosités et puis ensuite s’excuser comme si on avait taché la nappe de quelques gouttes de vin. Et l’on dit à l’hôtesse : excusez-moi, madame, j’ai taché votre nappe. En ajoutant « mais quand même, je n’ai pas mis le feu à vos écuries ». Comment ça marche cette mécanique ?

Maider Arosteguy n’a pas dit ces horreurs par hasard. Elles relèvent d’une culture politique qui ne conçoit une société que par l’exclusion des différences. C’est tombé sur les Juifs. Elle aurait pu dire, bon la famille Gave, elle a des opinions rugueuses, mais quand même ils n’ont jamais construit le bagne de Cayenne. Ou bien ils n’ont jamais construit la Kolyma. Ou Guantanamo. Pourquoi donc Buchenwald ou Auschwitz ? Ce hasard malencontreux, je le dis comme je le pense, la disqualifie pour des responsabilités politiques.

Pas pour toujours. Je ne suis pas pour la mort du pécheur. Je suggère une porte de sortie honorable qui lui permettra de réintégrer la vie politique pour les prochaines échéances. Je suggère une visite à Auschwitz, puis une autre visite au mémorial de la déportation à Paris. Enfin une dernière visite à Yad Vashem en Israël.  Je suggère qu’elle passe une après-midi avec des survivants de la déportation. Qu’elle lise Primo Levi, Simone Veil, et quelques autres auteurs.

Ensuite, elle pourra faire le point, expliquer elle-même à quel point ses remarques la mettaient hors-jeu d’un monde politique où le respect des victimes du nazisme est fondamental. Lorsqu’elle aura fait tout ça, expliqué tout ça, alors, pour les municipales de 2026, elle pourra se représenter sans difficulté.

événement


Ah ! Que me manquent l’éloquence de Démosthène, le souffle de Victor Hugo, la verve de Cyrano, l’ampleur de Bossuet, pour décrire un événement considérable de la campagne électorale à Biarritz. Maïder Arosteguy a pris deux heures de son temps de campagne pour déposer une main courante au commissariat de Biarritz. Une main courante ? Contre qui ? Contre les déclarations homophobes de J.B. Aldigé ? Contre la famille Gave qui ne construit pas de camps de concentration ? Contre les insultes antisémites qui se déversent sur la toile depuis qu’elle a batifolé avec les camps d’Auschwitz et Buchenwald ? Contre le rabbinat de France qui a condamné ses propos ? Contre la Licra qui dénonce cette banalisation de la Shoah ? Contre les Bascos qui dénoncent  les paroles homophobes de son protégé ?



                       Vous n’y êtes pas du tout. Elle a déposé une main contre moi. J’avais copié collé ce qu’elle avait dit sur la famille Gave : « les Gave sont un peu rugueux, mais ils n’ont jamais construit de camps de concentration », et de la même manière, ai-je écrit, « J.B. Aldigé était très fréquentable parce qu’il n’avait jamais imposé un triangle rose aux homosexuels ».  



                       Cette allusion était certes un peu rugueuse. Elle a valu main courante, deux heures du temps de campagne de Maider Arosteguy, une convocation au commissariat, reçu par un aimable OPJ à qui j’ai confirmé, parce qu’elle n’avait pas bien compris, que de même que la famille Gave n’a jamais construit de camps de concentration, Maider Arosteguy n’a jamais imposé aux homosexuels de porter un triangle rose.



                       J’ai ajouté que j’en voulais énormément à cette personne qui a introduit dans le débat politique le racisme et la xénophobie. Qui a attiré des dérives que ne connaissait pas jusqu’ici la vie politique biarrote. Je suis intervenu pour tenter d’arrêter ce torrent de boue. Oui, j’en veux énormément à une candidate qui confond coronavirus et femmes voilées. Qui ne lève pas le petit doigt pour arrêter les dérives, qui rase les murs quand s’expriment Bascos, LICRA, Rabbinat et qui retrouve une belle énergie pour partir à l’assaut d’un citoyen de Biarritz qui subit des torrents d’injures antisémites. Qui ignore le mal qu’elle provoque, les blessures qu’elle réveille. Et j’appelle les citoyens de Biarritz à tout faire pour éviter à leur ville tolérante et généreuse une magistrate si irrespectueuse des valeurs républicaines.

vendredi 21 février 2020

les cloaques


Voilà ce qu’écrivent les défenseurs de Maider Arosteguy. Voici les cloaques que Maider Arosteguy a ouverts. C’est à elle et à ses amis de nettoyer les écuries. :





Alain Noguès Mr Le grand professeur Maurice Goldring. Vous êtes dans une fixette incroyable. En fait, vous participez à ce que vous dénoncez.


Ç'est contre-productif.


Vous n'allez pas nous emmerder avec le racisme, car on peut dire que les juifs en connaissent un rayon à ce sujet. Ç'est même, quasiment, les pires au niveau mondial. Vous vous mélangez à des élections municipales, en distillant vos propos, complètement à charge sur certains(es) candidats(es).
Si ç'est à la mesure de votre niveau d'études, de la profession que vous avez exercé, de la transmission que vous avez pus faire à de jeunes citoyens, permettez-moi de vous dire que vous êtes un vieux con, enfermé dans son passé, d'un autre siècle.


J'aurais envie de vous dire d'aller vous faire enculer, d'arrêter de casser les couilles avec commentaires de merde, qui gonflent tout le monde, mais je ne vais pas le faire.







Alain Noguès Qu'il rentre en Israël.


Maurice Goldring as été prof, en université.


PS: Je l'ai envoyé se faire enculer.

mardi 18 février 2020

jardin des supplices


Biarritz n’a jamais connu de telles péripéties. Une candidature d’un parti de droite républicaine qui se rapproche des thèses racistes, homophobes, xénophobes, excluantes, dont l’arrivée au pouvoir ouvrirait une période sans précédent dans une ville ouverte, accueillante, rejetant les stigmatisations sexistes et les xénophobies.



                       Je lance ce cri d’alarme le cœur serré. Faut-il rappeler les errements, les prises de position, les foucades, les indignités de la candidate Maïder Arosteguy, condamnées par tous les autres candidats ?  Jouer avec les camps d’extermination, brandir la peur d’une invasion de femmes voilées sur nos plages angéliques, refuser de condamner l’homophobie ? Condamnée par les Bascos, par la LICRA, par le rabbinat de France, imperturbable, elle s’accroche au Rocher de la Vierge. Pris séparément, chaque symptôme est grave. Regroupés, l’ensemble prend une allure sinistre.



                       Avant même l’exercice du pouvoir, ces positions ont déjà abîmé la ville. Elle stigmatise les homosexuels de Biarritz après avoir profondément heurtés les Juifs de la ville. Elle rejette les citoyennes musulmanes qui portent le voile dans le respect des lois de la république. Des amis avec qui je croyais partager certaines valeurs fondamentales sur la tolérance, le respect des différences, se croient obligés d’atténuer ces clivages, ces stigmates, de justifier l’injustifiable, de civiliser l’horreur. Ils sont entraînés dans l’abîme. Et ceux qui n’acceptent pas l’inqualifiable sont insultés et menacés. Avant même qu’ils arrivent au pouvoir.



                       Dans l’Irlande du 19ème siècle,  en cas d’élections, les landlords organisaient leur fermiers en procession jusqu’au bureau de vote, sans isoloir, et les faisaient voter, publiquement, pour leur candidat. Dans la Lorraine des Maîtres de Forges, les ouvriers logés par l’entreprise votaient pour leur patron.  Voici l’heureux temps que J.B. Aldigé se rappelle avec nostalgie. Il désigne du haut de sa puissance qui choisir aux élections. Il met un bulletin dans la main des électeurs et leur dit « voici le bon candidat ». Cherchez une seule autre ville, une seule autre commune en France  où le chef d’entreprise, intime ainsi une consigne de vote aux citoyens…



                       On va nous objecter que si on n’obéit pas à J.B. Aldigé, le BO va sombrer. Le BO existait avant la famille Gave, il existera après. Mais si les affidés de la famille Gave arrivent au pouvoir, c’est la vie politique de la ville qui va chuter en quatrième série territoriale.

samedi 15 février 2020

les onze samouraïs


Les onze samouraïs

Marcel Campion est en guerre avec la ville de Paris qui ne veut pas lui renouveler son contrat (la roue des Tuileries, les marchés de Noël). SOS Homophobie porte plainte quand Campion parle des « homos qui gouvernent Paris ». Il multiplie les agressions contre les journalistes. Des intimidations physiques, il les traite de « bandes d’enculés ». Un journaliste de Sud Radio est traité de « merde », qui aurait été « délateur de Juifs en 1940 ».

Il se défend. Ses propos ont été « sortis de leur contexte ». J’ai beaucoup d’amitiés pour les homosexuels et j’ai toujours défendu leurs intérêts.  Jusqu’au jour où il dérape lourdement en parlant de « mes amis homophobes ».

Les insultes d’Aldigé à l’égard des élus et des journalistes de Biarritz sont connues. Les mêmes, je vais te mettre une claque, espèce d’enculé, etc.  Plus le chantage : si vous ne payez pas, je me retire. Les Bascos portent plainte.

Chez ces deux hommes, les mêmes insultes, les mêmes violences, l’arrogance de l’argent et à un moment ou à un autre, allez savoir pourquoi, le recours aux homos et aux Juifs,

Les mêmes, avec une petite différence. Oh, rien du tout, un incident, une bêtise. Le Conseil de Paris a refusé à l’unanimité de renouveler le contrat du voyou. Vous entendez, à l’unanimité, il n’y a personne pour le soutenir.  Pas un seul maire, pas une élue LR, pas un seul adjoint aux finances, pas un seul adjoint au sport, pas une seule adjointe à la culture, pas un élu socialiste. À Biarritz,  le conseil municipal lui a accordé sa demande à la majorité. Et les élus qui ont voté pour Aldigé ont utilisé les mêmes justifications « ses propos ont été sortis de leur contexte », ils ont tous des amis homosexuels, des amis Juifs. Et quand les propos d’Aldigé ont été évoqués, les insultes se sont adressées à ceux et celles qui les évoquaient, pas à leur auteur.

On ne dira jamais assez bravo aux onze samouraïs. Ils ont mérité les clés de la ville.

jeudi 13 février 2020

alerte noire


J’ai découvert Biarritz à l’occasion d’un colloque sur « violence et politique », organisé par Pierre Pradier, alors député européen. Y intervenaient entre autres Bernard Kouchner et Michel Rocard. D’autres intervenants ont présenté leur  analyse sur les zones de tension, Pays Basque espagnol, Corse et Irlande du Nord. Le colloque avait été ouvert par Didier Borotra, alors maire de la ville. Des échanges vifs mais courtois m’avaient opposé à Jakes Abebberry. Des raisons personnelles me rapprochèrent de la ville et la convergence de ces circonstances permit la publication de  « Renoncer à la terreur », (éditions du Rocher).

J’ai découvert ainsi les restaurants du bord de mer, l’accueil chaleureux du maire et de la famille Pradier, un lieu où coexistaient débat sans frontières et ouverture sur le monde.

À chacun son Biarritz et c’est justement la richesse de cette ville, une ville ouverte au monde, une ville où la tradition politique est d’avoir tenu à la marge les différentes tentatives d’installer des frontières, des interdits, des exclusions. Les extrêmes de droite y sont tenus à la marge. Les mouvements identitaires se nichent dans les différents courants, à condition d’abandonner leurs épines et leur violence armée. Ainsi se gouverne la ville et ainsi accueille-t–elle les nouveaux arrivants tout en respectant les traditions anciennes.

Voici ce qui me guide dans mes choix politiques. Maintenir cette conception apaisée où les mouvements politiques d’exclusion et de stigmatisation de telle ou telle partie des habitants sont repoussés dans leur bunker.

Où en sommes-nous de ce point de vue ? Les identitaires poursuivent leur combat en squattant les différentes listes et en portant leurs revendications sur la langue, les prisonniers et le territoire dans ces niches. On les laisse s’installer à condition d’abandonner tout séparatisme.

À droite, la situation est plus préoccupante. Pour la première fois depuis longtemps, la droite qui se présente aux élections municipales n’est pas une droite progressiste, héritière du gaullisme social, héritières des Juppé, Chirac, Seguin, Bertrand. Ceux qui sont convaincus que toutes reprise des thèses extrême droite conduit à la défaite, comme l’ont montré les résultats des élections européennes. Malheureusement, la candidate LR s’inscrit dans la lignée des Wauquiez, Bellamy, Morano, Fillon. Ses déclarations outrancières s’inspirent  des provocations de ces dirigeants qui travaillent à saper la frontière idéologique entre LR et le RN. Faut-il rappeler ses outrances sur les femmes voilées qui ont beaucoup d’enfants et qui vont submerger le Pays Basque ? Faut-il rappeler ses déclarations récentes visant à légitimer la position ultra droite de la famille Gave ?

Les prochaines élections prennent une importance inédite pour l’avenir de la ville. Ou bien nous poursuivons cette longue tradition de rassemblement républicain, de politique apaisée et du refus des outrances. Ou bien nous prenons le risque d’entrer dans une période sombre.

samedi 8 février 2020

machisme


Semaine du Pays Basque 7-13/fev/2020 Edito de J.P. Sego :



Les déclarations de Maïder Arosteguy ont provoqué « une émotion…compréhensible dans la communauté juive de Bayonne ». Pas dans la communauté juive de Biarritz. Ni celle de Saint-Jean.



Certains de ses adversaires l’ont accusé d’antisémitisme. Accusation absurde pour une femme qui a la tolérance dans son ADN. La tolérance une affaire d’ADN ?



Dans le passé, Maïder Arosteguy s’est déjà embourbée dans une histoire de femmes voilées en Espagne.  A écrit dans un journal collabo. (dit Sego). Et voilà que ça continue.



Pourquoi ? C’est ici que le machisme reprend sa place. Pourquoi ces déclarations. « par crétinerie », par « bêtise », par « idiotie » Elle est « légère », je cite toujours, et « stupide ». Mais elle n’est pas raciste. Est-ce par bêtise qu’elle a accepté le soutien du RN aux élections législatives ?



Quand Wauquiez évoque les malheurs d’un écolier qui ne peut pas manger son goûter pendant Ramadan, personne ne le traite d’idiot, de crétin, de stupide. On dit qu’il flatte la xénophobie. Quand Bellamy, agrégé de philo et normalien,  utilise les mots et les idées de Maïder Arosteguy à, propos d’Orban : « bon, il est très droite, mais il n’a jamais tué de journalistes », on ne le traite pas de crétin, d’idiot, de bête, de stupide. On dit qu’il est réactionnaire. On dit qu’avec ces opinions, il a ramené LR à 8%.



En disant la même chose, Maïder Arosteguy est traitée de conne, de crétine, d’idiote, par ses meilleurs amis. Si elle avait été Xabi ou Benat, on ne l’aurait pas ainsi traînée dans la boue.



Permettez-moi un avis différent. Je crois que cette candidate LR est intelligente, qu’elle défend avec passion et énergie une ligne droite toute, que ses débordements ne sont pas des bêtises, mais révèlent une politique. Et que cette politique, pour la ville de Biarritz, serait une véritable catastrophe.

vendredi 7 février 2020

un débat national


Quittons Biarritz, une seconde.



Allons au Parlement européen, par exemple. Où le PPE, dont fait partie le groupe LR à Bruxelles, vient de refuser d’exclure les députés européens hongrois du parti d’Orban. Notamment en raison de l’opposition des députés français. Brice Hortefeux trouve que les les atteintes à la démocratie ne sont pas avérés. Nadine Morano estime qu’Orban « mène une  politique migratoire courageuse ». (Toutes ces citations se retrouvent dans le site «Sauvons l’Europe, pour ceux qui souhaitent vérifier). Bellamy grimpe sur des hauteurs : « nous ne pouvons pas insulter le choix des électeurs hongrois ».  Il y a eu des élections et « il n’y a pas de journalistes assassinés ».



Ça ne vous rappelle rien ? La famille Gave, quand même ils n’ont pas construits de camp. Et Orban, il n’a pas assassiné de journalistes. Donc ils sont fréquentables.



À l’intérieur de la droite se mène une lutte acharnée entre une orientation républicaine, européenne, progressiste et un repli sectaire dans tous les domaines, repli incarné par Bellamy, Nadine Morano et autre Wauquiez. Ce débat n’apparaissait pas central dans les élections de Biarritz. Voici qu’il est brutalement introduit par Maïder Arosteguy avec sa remarque sur la famille Gave « ils n’ont quand même pas assassiné de journalistes ». Non, je me trompe. Ils les ont juste exclus des tribunes.



Certains prennent cette irruption comme une maladresse. Je crois le contraire. Il faut la prendre comme une prise de position dans le débat à l’intérieur de la droite. Chaque voix portée sur le nom de Maïder Arosteguy sera une voix pour l’orientation Morano, Wauquiez, etc, celle qui réduit la droite à une peau de chagrin entre La République en Marche et le RN. Maïder Arosteguy a perverti le débat des élections municipales. Personne d’autre ne l’a fait. Les électeurs de droite ont le droit de réfléchir à cet aspect qui n’est pas mineur et porter leur suffrage à ceux qui soutiennent une droite républicaine.

réveil républician


Ils se réveillent.





Les infâmes propos de Maider Arosteguy commencent à réveiller la classe politique. Nathalie Motsch les « condamne. »  Jean-René Etchegaray et l’UDI condamnent  « une dérive grave et « inadmissible ». Michel Veunac trouve les mots de Maider Arosteguy « choquant, terriblement choquant ». Saint-Cricq les trouve lamentables. Pour Max Brisson, c’est une « énorme maladresse ». Guillaume Barucq « déplore de tels propos surtout lorsqu’on aspire à des la fonction de maire ». Madame est servie.



Ce rassemblement républicain remet en mémoire le ralliement du FN à Maider Arosteguy aux élections législatives. Ce n’était donc pas un accident, une foucade, un détail ?



La « défense » de Maïder Arosteguy a d’abord utilisé, classiquement, la presse qui a déformé ses propos. Puis elle s’est excusée d’avoir prononcé des mots qu’elle n’avait pas prononcés. Ensuite, elle s’excuse d’avoir dit ce qu’elle n’a pas dit. Ses amis disent que ce n’est pas grave, seuls quelques Juifs avaient été choqués. Et voilà, semble-t-il, que c’est l’ensemble de la classe politique, y compris ses partisans qui la condamnent.



Jusqu’ici, à Biarritz, la vie politique rassemblait une gauche et qui participait à la une droite centriste et républicaine. La gauche et la droite extrêmes ainsi que le séparatisme étaient tenus à la marge. Et voici que le pire nous menace.



Est-ce qu’on imagine la maire de la ville de Biarritz accueillir un G7 en vantant la respectabilité d’une famille qui n’a jamais construit de camps de concentrations ? Est-ce qu’on imagine la maire de la ville de Biarritz accueillir un festival de documentaires généralement ouvert aux courants les plus contestataires, les plus opposés à tous les racismes, tous les xénophobies, les plus hostiles aux dictatures, par ces paroles : « on vous dit que les propriétaires du BO sont très réactionnaires, mais je vous le dis, ils sont très fréquentables, ils n’ont jamais construit de camps de concentration ».



Est-ce qu’on imagine la maire de la ville de Biarritz accueillir un congrès de journalistes qui condamne la discrimination de la famille Gave à l’égard de leurs confrères, et répliquer qu’ils exagèrent, quand même, ils n’ont jamais construit de camps de concentrations.



Avant, tout cela était inimaginable. Maintenant, malheureusement, on peut l’imaginer.

mercredi 5 février 2020

beziers biarritz


Le combat a changé d’âme. Je me bats contre la vague brune qui vient détruire toutes nos falaises démocratiques. Boris Johnson au Royaume-Uni, Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, puis la Pologne, la Hongrie… et en France, la montée du RN. Et Robert Ménard, maire de Béziers. Celui dont les opinions sont certes rugueuses, mais il n’a quand même pas construit les camps de Buchenwald et d’Auschwitz… Et qui n’est pas raciste, la preuve, il a toujours défendu les intérêts de la communauté juive.



Je croyais, je pensais, que le danger premier au Pays Basque français était le séparatisme basque. Ce mouvement identitaire qui vise à séparer les patriotes des touristes, les vrais Basques et les Parisiens, ceux qui parlent la langue et ceux qui ne la parlent pas. Ce danger reste premier à l’échelle du territoire. Mais ce n’est pas la menace première pour la ville de Biarritz. Et la menace se précise.



Voici les éléments dont je dispose. Quand j’ai abordé Maider Arosteguy pour discuter du danger identitaire, elle m’a répondu que le seul danger qui menaçait le territoire basque était l’Islam, qu’elle s’était promené dans le pays et avait été frappée par l’augmentation du nombre de femmes voilées. Ensuite est venue la tendresse idéologique pour une famille d’extrême-droite dont même Dupont d’Aignan ne voulait pas. Et la légitimation douçâtre des idées fétides.

(Ils sont fréquentables, ils n’ont pas construit Treblinka). Et la reprise des idées racistes les plus éculées (j’ai toujours défendu les intérêts de la communauté juive ».



            J’avais cru que la droite de Biarritz était plutôt républicaine, tendance Juppé plutôt que Wauquiez. Ce qui permettait des rassemblements non moins républicains entre centre gauche et droite centriste. Voilà que la droite de Biarritz glisse vers l’abîme. Le rapprochement improbable entre Max Brisson et Maider Arosteguy ne s’est pas fait sur des questions municipales. Max Brisson défendait une loi interdisant les sorties scolaires aux femmes voilées. Est-ce que Maider Arosteguy, si elle est maire, interdira aux quelques musulmanes parfaitement intégrées dans notre ville, mais qui portent le voile, leur interdira-t-elle d’accompagner les sorties scolaires ?  Je n’aurais pas posé la question il y a un mois, mais depuis, elle s’impose.



            Je me pose des questions sur la politique culturelle de la ville sous une telle férule. Tous ces festivals cosmopolites, des films, des documentaires, du monde entier, il va falloir mettre un peu d’ordre, non ? Et si Mgr Aillet proteste contre la Gay Pride, je ne suis pas certain que cette candidate aura le courage de lui demander de s’occuper de ses ouailles.



            Je me pose ces questions parce que la campagne de Maider Arosteguy insiste  sur l’implantation ancestrale d’une épicerie familiale dans une ville dont la grande majorité des citoyens sont des migrants. Dans une ville cosmopolite. Et voici ce procès contre Nathalie Motsch qui est mauvaise citoyenne, qui est née on ne sait où, est prête à vendre le BO à une ville étrangère. Autant d’arguments rancis.



            Je me pose ces questions. Parce ses proches soutiens considèrent que franchement, Buchenwald ou Auschwitz, ils s’en fichent, ce ne sont pas des problèmes municipaux. Et c’est comme ça que Robert Ménard est devenu maire de Béziers. Même qu’il y défend mes intérêts.

mardi 4 février 2020

quand on est dans la merde, il faut éteindre le ventilateur


Si on est pris dans les sables mouvants, plus on remue, plus on s’enfonce. C’est ce qui arrive à Maïder Arosteguy depuis qu’elle défend avec ardeur les idées de la famille Gave. Des gens « fréquentables », dit-elle.



Que dit-elle pour se défendre ? Voir Sud-Ouest  du mardi 4 février. « Je ne suis pas antisémite. J’ai toujours défendu les intérêts de la communauté juive ». Mal inspirée, ou mal conseillée, elle reprend la formule de tous les antisémites du monde : les Juifs forment une communauté qui défend ses intérêts. Ne pas être antisémite, c’est combattre l’antisémitisme. Et non pas « défendre les intérêts d’une communauté juive » qui n’existe pas, qui n’a pas d’intérêt commun, qui n’existe que dans la tête de tous les antisémites, qui s’inspirent de protocole des sages de Sion pour prouver que les Juifs forment une communauté qui ont des intérêts communs.



Je suggère donc la bonne formule à Madame Arosteguy : « je ne suis pas antisémite car dans le respect des valeurs de la République, je combats l’antisémitisme ».  

lundi 3 février 2020

Lady Maïder


J+2



Il y a maintenant deux jours que l’abject a été prononcé. Lady Maider a beau se frotter les mains avec tous les parfums d’Arabie,  l’odeur ne se dissipe pas. Aujourd’hui, la communauté juive de Bayonne demande des explications. Puis les Bascos. Il n’y aura pas de répit. Tous les jours Lady Maïder devra se frotter les mains et racheter de nouveau flacons.  Ça reste, ça colle, ça pue, ça empeste.

Ceux qui la soutiennent lui disent qu’ils ont lu sa déclaration et qu’elle ne les a pas choqués. Lady Maider qui dit s’excuser auprès de ceux qu’elle a heurtés ne s’excuse pas auprès de ceux qui ne sont pas choqués. Parmi ceux-là, le général Pinatel, qui note avec une grande délicatesse que seuls quelques Juifs ont été heurtés. Donc Lady Maider ne s’excusera  pas auprès du Général Pinatel. Si elle croise les quelques Juifs choqués par l’odeur, elle dira excusez-moi, regardez, je m’en lave les mains. Selon ses interlocuteurs, elle dira excusez-moi ou je n’ai rien dit de mal.



Lady Maider nous dit que son arrière-grand-mère a sauvé un enfant juif. Grâce à son arrière-grand-mère, un petit enfant juif n’a pas été exterminé dans un camp de concentration que la famille Gave n’a pas construit. Dieu soit loué. Lady Maider nous dira peut-être demain que l’épicerie familiale n’a jamais été interdite aux Juifs pendant l’occupation et il faudra en remercier ses parents.



Max Brisson arrive à la rescousse. Max Brisson est l’essence des valeurs républicaines. S’il attribue les valeurs républicaines à Lady Maïder (arrête de te frotter les mains, tu n’as rien fait de mal), c’est qu’il en a plein les besaces. Ainsi, les valeurs républicaines l’ont conduit à chasser des sorties scolaires les mères de famille qui mettent un foulard. Ce n’est pas la République ça ? Les mêmes valeurs républicaines l’ont conduit à manifester aux côtés des assassins de l’ETA et de leurs complices. Aussi quand il dit à Lady Maïder d’arrêter la brosse et le savon, qu’elle partage avec lui toutes les valeurs républicaines, on peut lui faire confiance.



À part ça, les personnalités politiques les plus importantes font ce qu’elles savent faire le mieux : regarder leurs chaussures, détourner le regard, se fermer les yeux, mettre des boules Quies. Et dans ce cas précis, se boucher le nez. C’est ce silence qui permet à Lady Maïder de proférer l’ignoble.

dimanche 2 février 2020

tempête dans un verre de Vichy à Biarritz


Tempête dans un verre de Vichy



Maider Arosteguy, selon Mediapart du 1 février est clémente à l’égard de la famille Aldigé dont les sympathies avec l’extrême-droite sont notoires.  Elle en convient, « sa façon de se comporter est beaucoup trop rugueuse, mais est-ce qu’il faut sacrifier ce club pour les opinions de ses dirigeants ? Ils n’ont pas construit Auschwitz ni Buchenwald non plus ».



Le ciel me tombe sur la tête. Les opinions de Soral sont « rugueuses », mais il n’a pas construit Auschwitz ni Buchenwald ». Les opinions de Dieudonné sont « rugueuses », mais il n’a pas construit Auschwitz ni Buchenwald. Jusqu’à présent, j’expliquais que je n’avais pas peur de l’antisémitisme en France parce qu’il n’est relayé par aucun parti, aucune institution…Ce qui n’est pas le cas du racisme anti arabe. Et voilà que la candidate LR à la mairie d’une grande ville internationalement connue se permet des expressions réservées jusqu’ici aux transgresseurs classiques.  Je fais part de mon indignation aux partisans de Maider Arostgeguy. Ils sont indignés, ou bien, ils disent que c’est une connerie. Thomas, son directeur de campagne, est très en colère contre moi parce que trouve cette déclaration honteuse. Il la trouve honteuse aussi, mais je n’ai pas le droit de le dire. Je déclare à qui veut m’entendre qu’avec ce genre de déclaration, c’est le statut international de Biarritz qui est abîmé, avec tous les festivals, les congrès, les séminaires. Une partie importante de son activité économique est culturelle. Le pire de ce que j’ai entendu de la part de ces militants tous consternés, il faut bien l’admettre, c’est ceci : cette sortie dans mediapart n’est qu’un « détail » dans la campagne de LR. Un détail, ça vous rappelle quelque chose ?



Avec Maider Arosteguy, c’est la droite LR tendance Wauquiez, la droite tendance Fillon, qui revient en force. À Biarritz, la ville ouverte, la ville tolérante. Son image risque d’être abîmée. Le pire n’est jamais sûr, mais il nous menace.