Le combat a changé d’âme. Je me bats contre la vague brune
qui vient détruire toutes nos falaises démocratiques. Boris Johnson au Royaume-Uni,
Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, puis la Pologne, la Hongrie…
et en France, la montée du RN. Et Robert Ménard, maire de Béziers. Celui dont
les opinions sont certes rugueuses, mais il n’a quand même pas construit les
camps de Buchenwald et d’Auschwitz… Et qui n’est pas raciste, la preuve, il a
toujours défendu les intérêts de la communauté juive.
Je croyais, je pensais, que le danger premier au Pays
Basque français était le séparatisme basque. Ce mouvement identitaire qui vise
à séparer les patriotes des touristes, les vrais Basques et les Parisiens, ceux
qui parlent la langue et ceux qui ne la parlent pas. Ce danger reste premier à
l’échelle du territoire. Mais ce n’est pas la menace première pour la ville de Biarritz.
Et la menace se précise.
Voici les éléments dont je dispose. Quand j’ai abordé Maider
Arosteguy pour discuter du danger identitaire, elle m’a répondu que le seul
danger qui menaçait le territoire basque était l’Islam, qu’elle s’était promené
dans le pays et avait été frappée par l’augmentation du nombre de femmes voilées.
Ensuite est venue la tendresse idéologique pour une famille d’extrême-droite
dont même Dupont d’Aignan ne voulait pas. Et la légitimation douçâtre des idées
fétides.
(Ils sont
fréquentables, ils n’ont pas construit Treblinka). Et la reprise des idées
racistes les plus éculées (j’ai toujours défendu les intérêts de la communauté
juive ».
J’avais cru que la droite de Biarritz
était plutôt républicaine, tendance Juppé plutôt que Wauquiez. Ce qui permettait
des rassemblements non moins républicains entre centre gauche et droite
centriste. Voilà que la droite de Biarritz glisse vers l’abîme. Le
rapprochement improbable entre Max Brisson et Maider Arosteguy ne s’est pas
fait sur des questions municipales. Max Brisson défendait une loi interdisant
les sorties scolaires aux femmes voilées. Est-ce que Maider Arosteguy, si elle
est maire, interdira aux quelques musulmanes parfaitement intégrées dans notre
ville, mais qui portent le voile, leur interdira-t-elle d’accompagner les
sorties scolaires ? Je n’aurais pas
posé la question il y a un mois, mais depuis, elle s’impose.
Je me pose des questions sur la
politique culturelle de la ville sous une telle férule. Tous ces festivals
cosmopolites, des films, des documentaires, du monde entier, il va falloir
mettre un peu d’ordre, non ? Et si Mgr Aillet proteste contre la Gay Pride,
je ne suis pas certain que cette candidate aura le courage de lui demander de s’occuper
de ses ouailles.
Je me pose ces questions parce que
la campagne de Maider Arosteguy insiste
sur l’implantation ancestrale d’une épicerie familiale dans une ville dont
la grande majorité des citoyens sont des migrants. Dans une ville cosmopolite. Et
voici ce procès contre Nathalie Motsch qui est mauvaise citoyenne, qui est née
on ne sait où, est prête à vendre le BO à une ville étrangère. Autant d’arguments
rancis.
Je me pose ces questions. Parce ses
proches soutiens considèrent que franchement, Buchenwald ou Auschwitz, ils s’en
fichent, ce ne sont pas des problèmes municipaux. Et c’est comme ça que Robert Ménard
est devenu maire de Béziers. Même qu’il y défend mes intérêts.
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