mercredi 26 février 2020

événement


Ah ! Que me manquent l’éloquence de Démosthène, le souffle de Victor Hugo, la verve de Cyrano, l’ampleur de Bossuet, pour décrire un événement considérable de la campagne électorale à Biarritz. Maïder Arosteguy a pris deux heures de son temps de campagne pour déposer une main courante au commissariat de Biarritz. Une main courante ? Contre qui ? Contre les déclarations homophobes de J.B. Aldigé ? Contre la famille Gave qui ne construit pas de camps de concentration ? Contre les insultes antisémites qui se déversent sur la toile depuis qu’elle a batifolé avec les camps d’Auschwitz et Buchenwald ? Contre le rabbinat de France qui a condamné ses propos ? Contre la Licra qui dénonce cette banalisation de la Shoah ? Contre les Bascos qui dénoncent  les paroles homophobes de son protégé ?



                       Vous n’y êtes pas du tout. Elle a déposé une main contre moi. J’avais copié collé ce qu’elle avait dit sur la famille Gave : « les Gave sont un peu rugueux, mais ils n’ont jamais construit de camps de concentration », et de la même manière, ai-je écrit, « J.B. Aldigé était très fréquentable parce qu’il n’avait jamais imposé un triangle rose aux homosexuels ».  



                       Cette allusion était certes un peu rugueuse. Elle a valu main courante, deux heures du temps de campagne de Maider Arosteguy, une convocation au commissariat, reçu par un aimable OPJ à qui j’ai confirmé, parce qu’elle n’avait pas bien compris, que de même que la famille Gave n’a jamais construit de camps de concentration, Maider Arosteguy n’a jamais imposé aux homosexuels de porter un triangle rose.



                       J’ai ajouté que j’en voulais énormément à cette personne qui a introduit dans le débat politique le racisme et la xénophobie. Qui a attiré des dérives que ne connaissait pas jusqu’ici la vie politique biarrote. Je suis intervenu pour tenter d’arrêter ce torrent de boue. Oui, j’en veux énormément à une candidate qui confond coronavirus et femmes voilées. Qui ne lève pas le petit doigt pour arrêter les dérives, qui rase les murs quand s’expriment Bascos, LICRA, Rabbinat et qui retrouve une belle énergie pour partir à l’assaut d’un citoyen de Biarritz qui subit des torrents d’injures antisémites. Qui ignore le mal qu’elle provoque, les blessures qu’elle réveille. Et j’appelle les citoyens de Biarritz à tout faire pour éviter à leur ville tolérante et généreuse une magistrate si irrespectueuse des valeurs républicaines.

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