mardi 18 février 2020

jardin des supplices


Biarritz n’a jamais connu de telles péripéties. Une candidature d’un parti de droite républicaine qui se rapproche des thèses racistes, homophobes, xénophobes, excluantes, dont l’arrivée au pouvoir ouvrirait une période sans précédent dans une ville ouverte, accueillante, rejetant les stigmatisations sexistes et les xénophobies.



                       Je lance ce cri d’alarme le cœur serré. Faut-il rappeler les errements, les prises de position, les foucades, les indignités de la candidate Maïder Arosteguy, condamnées par tous les autres candidats ?  Jouer avec les camps d’extermination, brandir la peur d’une invasion de femmes voilées sur nos plages angéliques, refuser de condamner l’homophobie ? Condamnée par les Bascos, par la LICRA, par le rabbinat de France, imperturbable, elle s’accroche au Rocher de la Vierge. Pris séparément, chaque symptôme est grave. Regroupés, l’ensemble prend une allure sinistre.



                       Avant même l’exercice du pouvoir, ces positions ont déjà abîmé la ville. Elle stigmatise les homosexuels de Biarritz après avoir profondément heurtés les Juifs de la ville. Elle rejette les citoyennes musulmanes qui portent le voile dans le respect des lois de la république. Des amis avec qui je croyais partager certaines valeurs fondamentales sur la tolérance, le respect des différences, se croient obligés d’atténuer ces clivages, ces stigmates, de justifier l’injustifiable, de civiliser l’horreur. Ils sont entraînés dans l’abîme. Et ceux qui n’acceptent pas l’inqualifiable sont insultés et menacés. Avant même qu’ils arrivent au pouvoir.



                       Dans l’Irlande du 19ème siècle,  en cas d’élections, les landlords organisaient leur fermiers en procession jusqu’au bureau de vote, sans isoloir, et les faisaient voter, publiquement, pour leur candidat. Dans la Lorraine des Maîtres de Forges, les ouvriers logés par l’entreprise votaient pour leur patron.  Voici l’heureux temps que J.B. Aldigé se rappelle avec nostalgie. Il désigne du haut de sa puissance qui choisir aux élections. Il met un bulletin dans la main des électeurs et leur dit « voici le bon candidat ». Cherchez une seule autre ville, une seule autre commune en France  où le chef d’entreprise, intime ainsi une consigne de vote aux citoyens…



                       On va nous objecter que si on n’obéit pas à J.B. Aldigé, le BO va sombrer. Le BO existait avant la famille Gave, il existera après. Mais si les affidés de la famille Gave arrivent au pouvoir, c’est la vie politique de la ville qui va chuter en quatrième série territoriale.

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