Biarritz n’a jamais connu de telles péripéties. Une
candidature d’un parti de droite républicaine qui se rapproche des thèses
racistes, homophobes, xénophobes, excluantes, dont l’arrivée au pouvoir ouvrirait
une période sans précédent dans une ville ouverte, accueillante, rejetant les
stigmatisations sexistes et les xénophobies.
Je
lance ce cri d’alarme le cœur serré. Faut-il rappeler les errements, les prises
de position, les foucades, les indignités de la candidate Maïder Arosteguy, condamnées
par tous les autres candidats ? Jouer
avec les camps d’extermination, brandir la peur d’une invasion de femmes voilées
sur nos plages angéliques, refuser de condamner l’homophobie ? Condamnée
par les Bascos, par la LICRA, par le rabbinat de France, imperturbable, elle s’accroche
au Rocher de la Vierge. Pris séparément, chaque symptôme est grave. Regroupés, l’ensemble
prend une allure sinistre.
Avant
même l’exercice du pouvoir, ces positions ont déjà abîmé la ville. Elle stigmatise
les homosexuels de Biarritz après avoir profondément heurtés les Juifs de la
ville. Elle rejette les citoyennes musulmanes qui portent le voile dans le
respect des lois de la république. Des amis avec qui je croyais partager
certaines valeurs fondamentales sur la tolérance, le respect des différences,
se croient obligés d’atténuer ces clivages, ces stigmates, de justifier l’injustifiable,
de civiliser l’horreur. Ils sont entraînés dans l’abîme. Et ceux qui n’acceptent
pas l’inqualifiable sont insultés et menacés. Avant même qu’ils arrivent au
pouvoir.
Dans
l’Irlande du 19ème siècle, en cas d’élections, les landlords organisaient leur fermiers en
procession jusqu’au bureau de vote, sans isoloir, et les faisaient voter,
publiquement, pour leur candidat. Dans la Lorraine des Maîtres de Forges, les
ouvriers logés par l’entreprise votaient pour leur patron. Voici l’heureux temps que J.B. Aldigé se
rappelle avec nostalgie. Il désigne du haut de sa puissance qui choisir aux
élections. Il met un bulletin dans la main des électeurs et leur dit « voici
le bon candidat ». Cherchez une seule autre ville, une seule autre commune
en France où le chef d’entreprise, intime
ainsi une consigne de vote aux citoyens…
On
va nous objecter que si on n’obéit pas à J.B. Aldigé, le BO va sombrer. Le BO
existait avant la famille Gave, il existera après. Mais si les affidés de la
famille Gave arrivent au pouvoir, c’est la vie politique de la ville qui va
chuter en quatrième série territoriale.
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