samedi 29 février 2020

on peut toujours quelque chose


Ne dites pas « nous n’y pouvons rien ». Donald Trump sera sans doute réélu. Modi, en Inde, fouette les haines contre les musulmans. Bolsonaro découpe la société brésilienne en rondelles, retranche les Indiens, les homos, les trans. Boris Johnson excite les sentiments xénophobes. Plus Orban en Hongrie, Poutine en Russie. Plus le Pakistan, la Turquie…Les Bruns utilisent un virus pour stigmatiser les étrangers, de même qu’au Moyen Age on lynchait les voyageurs qui forcément transportaient la peste dans leurs bagages. Les candidates LR à Paris et à Biarritz rivalisent de formules chocs.

Nous y pouvons quelque chose. Partout, dans tous ces pays, des mouvements de résistance, résistance intellectuelle, précieuse, car elle porte sur le temps long. Résistance politique. Résistances culturelles. Des villes s’organisent en Pologne ou en Californie. Les Britanniques pro-européens manifestent.

Nous savons que ces vagues brunes sont faites de millions de petites vaguelettes d’acceptation. À tous les niveaux. À Biarritz, la candidate LR, Maider Arosteguy a ainsi sali la campagne électorale de la ville en blanchissant un brun par une formule saisissante « il n’a quand même pas construit Buchenwald ou Auschwitz ».

Les réactions horrifiées quasi unanimes ont eu des résultats : d’abord la candidate LR n’avait rien dit, puis elle s’est excusée pour ce qu’elle n’avait pas dit, puis elle s’est excusée pour ce qu’elle avait dit. Ce qui prouve que nous ne sommes jamais démunis.

Les réactions de ses partisans l’ont malheureusement enfoncée davantage dans le cloaque. Il est possible à chacun de vérifier. Vous voyez des distributeurs de tracts Maider Arosteguy. Vous vous approchez et vous citez les monstrueuses paroles de leur candidate. Ils deviennent tous fous furieux. Au lieu de s’excuser à nouveau, ils disent que c’est un complot des adversaires de leur candidate, qu’il est infâme d’utiliser de tels arguments, que les journalistes ont falsifié ses paroles. Jamais elle n’avait prononcé les noms de Buchenwald et d’Auschwitz. Et que c’était franchement dégueulasse (verbatim) d’utiliser ce qu’elle n’avait pas dit comme argument de campagne. Alors qu’en plus de ne pas l’avoir dit, elle s’est excusée de l’avoir dit. Elle s’est excusée de n’avoir rien dit, ça ne vous suffit pas ?

Ils pourraient dire, les soutiens de la candidate tendance Wauquiez.Bellamy : ce qu’elle a dit est affreux. On est désolé si on vous a blessé. Nous allons inscrire dans notre programme, pour se faire pardonner, des cours sur la Shoah dans toutes les écoles de la ville.

Pas du tout. Ils ne sont pas furieux contre leur candidate, mais contre ceux qui la citent. Contre ceux qui sont blessés, furieux. Leur candidate a même déposé une main courante contre l’une de ses victimes. C’est vraiment le monde à l’envers.

La bataille contre l’extinction des Lumières doit être menée tous les jours. Je vous prie d’excusez mon absence d’hier.

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