après avoir donné de mauvais exemples, voici venir l'âge des bons conseils.
mardi 1 février 2011
migration
Majid Ba a émigré du Sénégal vers la France, il a tiré un livre de son expérience, La Sardine du Cannibal, aux éditions Arcane. Une soirée de lancement dans le quartier, les discours. Les paroles retiennent du livre la misère, l'exploitation la faim, les démarches épuisantes pour des papiers. Aujourd'hui Majid a trouvé du travail, des papiers, une compagne. Il milite au PS qui lui apporté solidarité, reconnaissance. Il est vice-président du conseil de quartier. La deuxième moitié du livre, celle qui parle de promotion, de réussite, n'intéresse pas les orateurs de France. Pour un orateur de France, qui est de gauche, qui est contre Sarkozy, contre Hortefeux, contre la police qui vient chercher les enfants à l'école, un émigré ne peut être que pauvre, affamé, en cavale, sans papier, sans domicile. On ne comprend plus pourquoi les hommes et les femmes migrent. Les raisons de migration sont toujours doubles: des raisons de partir, et des raisons d'arriver. Si le lieu d'arrivée est aussi terrible que le lieu de départ, pourquoi partir? La migration est à la fois une épreuve et une chance. De trouver un travail mieux payé, une chance pour les femmes notamment de libération, pour les enfants d'une scolarisation et d'un avenir. Tout ça est dans le livre de Majid. Mais un orateur de France se sentira moins de gauche s'il parle de la deuxième partie. J'ai assisté à des meetings pour les sans-papiers où des orateurs expliquaient que la lutte, avec l'appui de syndicats et des élus, leur avaient permis d'obtenir des papiers. Ils se sont faits siffler. Ce sont des traîtres. Un vrai immigré n'a pas de papier, pas de travail, pas de logement. S'il a tout ça, comment voulez-vous faire la révolution?
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