dimanche 22 septembre 2013

à contre-courant

À contre-courant


           
            L’industrie du vélo dispose d’un lobby non professionnel, un groupement d’amateurs, fort puissant, d’autant plus puissant qu’il semble totalement désintéressé. Ce groupe de pression affronte le lobby automobile sans moyen, sans argent. Il marque des points. Désormais, une ville ne peut pas être vraiment moderne si elle n’accorde pas une partie de l’espace public à la circulation vélocipédique. Plus personne ne se présente aux élections ans porter à la boutonnière un macaron où se dessine le logo d’un deux roues sans moteur. À Biarritz, le jour de la fête du vélo, une manifestation bon enfant a offert au maire une bicyclette complète et son adjointe lui a tendu un casque coloré.

            Mais les belles intentions ne remplacent pas les laides réalisations. La réalité à Biarritz est voiturière. Faites l’expérience. Vous allez de Bayonne à Hendaye à bicyclette. De Bayonne jusqu’en haut de Biarritz, une belle piste pour vélos. Dès le panneau Biarritz, la piste disparaît. Vous suivez la côte, aucune piste. Vous prenez la route côtière jusqu’à Bidart. Au panneau Bidart, la piste réapparaît, pour ne plus s’interrompre jusqu’à Hendaye. Mettez en bleu les parties cyclables de la carte côtière et en noir celles où la piste s’interrompt, vous aurez pour la ville de Biarritz une grande tache noire depuis la descente du palais jusqu’au Musée de l’Océan.


            Vous en conclurez trop vite que le lobby vélo est plus puissant à Bayonne, Anglet, Bidart, qu’à Biarritz. Ou vous en conclurez que les habitants de Biarritz se fichent comme de l’an quarante de pouvoir circuler à vélo. La moyenne d’âge étant élevé, la moyenne d’âge sait qu’au-delà du vélo il y a l’au-delà. Raisonnement qui se tient si l’on est pressé d’atteindre l’au-delà. Pour ceux qui ne sont pas pressés, l’au-delà sera atteint plus lentement à vélo qu’en voiture, et à pied qu’à vélo. D’accord. N’oubliez pas pourtant que ce qui est bon pour les vélos est aussi bon pour les piétons. Et bon pour tous. Si tous les vélos de la ville roulaient sur la chaussée, même les voituriers mettraient plus de temps à atteindre l’au-delà. 

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