vendredi 23 juillet 2010

passage piétons

Passage piétons

En France, les voitures ne s’arrêtent pas pour laisser passer les piétons, alors qu’en Angleterre. Sauf si vous traversez avec une voiture d’enfant ou un canne car les propriétaires des voitures craignent que les parties métalliques de la nacelle ou de la canne rayent la carrosserie. Les piétons n’ont généralement pas de parties métalliques, sauf parfois des prothèses qui sont internes et ne peuvent pas rayer.

Les voitures cèdent le passage aux voitures mais pas aux piétons. Je suis piéton. Pour arrêter les voitures aux passages prévus pour moi, j’ai acheté une canne avec un embout métallique doré qui brille au soleil et arrête les voitures qui craignent. Parfois, je sors sans ma canne et à nouveau les voitures me coupent le chemin sans respecter le code.

Je me place devant les passages piétons d’une avenue passante et je lance ma canne en avant, les voitures s’arrêtent. Puis je me retourne, je lance à nouveau ma canne en avant, les voitures s’arrêtent, je retraverse. Ainsi pendant une heure ou deux. Je prends plaisir à interrompre ainsi le flot continu. Un agent de la circulation s’approche, qui m’a dénoncé ? Il me prie de cesser mon manège. Je le cite « voulez-vous, monsieur, cesser votre manège ? ». Je réponds : je n’ai pas le droit de traverser ? Si bien sûr. N’ai-je donc pas le droit de revenir après avoir traversé ? Si bien entendu. Alors, pourquoi dois-je cesser ce que vous appelez manège et que moi j’appelle ménage ? Parce que vous gênez la circulation. Pardon, dis-je, ce sont les voitures qui gênent ma circulation. Elles ne s’arrêtent pas pour me laisser passer. Pourquoi ne les verbalisez-vous pas ? Elles violent le code de la route. L’agent de la circulation s’énerve : si vous voulez jouer à ce petit jeu, je peux me fâcher. Vous pouvez vous fâcher, vous avez le droit de vous fâcher, mais nous sommes dans un état de droit où ce qui n’est pas interdit par la loi est permis et qui viole la loi doit être sanctionné. Vous vous préparez à sanctionner un innocent. Je verbalise pour entrave à la circulation. Dit-il.

Dans le SAMU qui m’emporte vers l’hôpital, je rêve ainsi d’embouteillages pour me venger du chauffard qui ne s’est pas arrêté quand je traversais sur un passage piétons.

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