mercredi 4 février 2015

tout ou tien

A la seconde où la signature et les sentiments commencent à converger, les risques se figent, les premiers glaçons apparaissent. En tissant des liens, en prenant du plaisir à placer les mots comme des pièces d’un puzzle, en partageant ce plaisir avec d’autres sans passer par des réunions, des meetings, des soirées licites, il acquiert un peu de ce pouvoir que les autocrates ne conçoivent qu’en totalité. Les bons soldats, les plus fidèles, les plus obéissants, ne doivent leur ascension qu’à leur chef et à aucun de leur mérite particulier. S’il rompt, s’il discute, il perd tout d’un seul coup, l’emploi, le logement, l’assurance, les voisins, les amis, il ne lui reste que la Sibérie ou le Larzac. S’il est journaliste, il ne peut écrire que dans les journaux orthodoxes, s’il est poète, il n’écrira que des cantiques, s’il est charpentier, il ne construira que des chapelles. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire