mardi 22 septembre 2015

la gauche de la gauche



Tsipras réélu, sans majorité absolue, devra gouverner avec la droite souverainiste. Les extrémistes de gauche bafouillent. S’il avait été battu, ils avaient un discours tout prêt : Tsipras a cédé aux contraintes européennes et le peuple l'a rejeté. Mais la gauche de la gauche en Grèce a été éliminée. Mélenchon et Pierre Laurent ont été battus à Athènes. Ceux qui ont gagné : une gauche responsable qui trouvera peut-être  les forces de réformer la Grèce.

Retour en France. La gauche de la gauche trouve que la gauche responsable ne sait plus parler au peuple. Elle a abandonné le terrain au FN. La gauche de la gauche, qui sait parler au peuple, recueille péniblement cinq pour cent des voix aux élections, et continue de dire qu'elle sait parler au peuple. Et que c'est la faute du PS si le peuple ne vote pas à gauche.

Michel Onfray sait parler au peuple. C’est un socialiste libertaire qui ne vote plus, ne votera pas aux présidentielles, car il ne croit plus qu'aux mouvements sociaux de base.  Il sait que le peuple est inquiet devant le nombre d'étrangers et que la gauche ne répond pas à cette inquiétude. Elle est donc responsable de la montée du FN. Combattre le FN avec les mots du FN voilà ce qui s’appelle parler au peuple.

Tétanisé devant la montée du FN, la simplicité des arguments, la franchise populaire de ses dirigeants, une partie des intellectuels cède à a fascination. Ils ne sont pas complices, le mot n'a guère de sens, ils sont fascinés, exactement comme une partie des intellectuels français étaient tétanisés devant la franche simplicité des staliniens français. Ils disaient déjà que le parti socialiste ne savait plus parler au peuple.

Il faut du courage, de l'expérience, pour résister. Pendant des dizaines d'années, la gauche non communiste a été soumise, fascinée par le PC qui savait parler au peuple. Sales habitudes dont on ne débarrasse pas si facilement.  Vous placez un intellectuel moyen devant des tombereaux de fumier déversés par les paysans, devant des militants résolus qui refusent tout et n’obtiennent rien et il sera également fasciné. Pour Michel Onfray, là est l'avenir, de belles colères dans la rue et la droite au pouvoir.


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