dimanche 4 septembre 2016

ecoles


École



Une amie institutrice me conseille la lecture du magazine Marianne qui comporte un dossier sur l’école.   Consternation. J’ai l’impression de me retrouver quarante ans en arrière, quand le débat faisait rage entre pédagogie et enseignement. Les mêmes phrases, les mêmes mots, les mêmes rancœurs rancies.

Le système scolaire français est l’un des moins performants des pays développés. Le système scolaire français est l’un des plus inégalitaires. Quand des politiques, des administrations, des associations, des établissements tentent de remédier à cette situation, les syndicats enseignants les plus corporatistes, les plus conservateurs, grondent, se mettent en grève. L’enseignement qui coûte le plus cher, celui des préparations aux grandes écoles, est une chasse gardée et quand un gouvernement, comme celui de Claude Allègre, a voulu toucher aux privilèges exorbitants des profs de prépas, ils étaient tous dehors, manifestants, pas très loin, remarquez, Place de la Sorbonne, à cent mètres à pied de Saint-Louis, Louis le Grand, Henri IV.

Ce système de concours et de grandes écoles, singulier à la France, seul un gouvernement socialiste l’a affronté. Contre les enseignants aussi, car  il représente le débouché naturel des enfants d’enseignants.

Qui a souhaité et pris des mesures pour rapprocher le système des universités et le système des grandes écoles ? Les socialistes. Tout doucement, par touches successives, en bravant les énervements des Grandes écoles. L’évolution se fait lentement. Un point pour les socialistes.

De l’autre côté du système, vers le bas, les socialistes ont pris des mesures financières (primes, et avantages pour la retraite) à ceux des enseignants qui choisissaient de rester dans les établissements difficiles et à former ainsi des équipes plus solides et plus efficaces.

Mettre au compte des socialistes les tentatives difficiles mais obstinées de redessiner la carte scolaire pour les écoles et collèges. Mettre à leur compte les 60 000 postes supplémentaires.

On pourrait mettre au compte de la politique socialiste les revalorisations successives. Les enseignants du primaire qui sont devenus prof des écoles et suivent la même carrière que les profs certifiés. L’augmentation du nombre des maîtres de conf et des profs dans les universités ainsi que des primes de recherche et d’encadrement de doctorants.

Sur les quarante dernières années, l’enseignement français a bougé lentement, mais dans le bon sens, vers plus d’enseignants, mieux payés, mieux formés, avec des réformes qui finiront par rétablir un peu, pas beaucoup mais un peu, d’égalité des chances.

Contre tous les obstacles. Les parents ne veulent pas de mixité. Les profs râlent quand on enlève des heures ou quand on en ajoute. L’école est peut-être le domaine où les pesanteurs sont les plus contraignantes. Malgré tout, on réforme, on avance.

Pendant ce temps-là, Marianne et tant d’autres dénoncent les pédagogues, regrettent les dictées, la grammaire. Le bon temps des blouses grises et du certificat.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire