vendredi 2 septembre 2016

millénarisme


Le millénarisme conçoit  l’avenir comme un bonheur radieux qui doit émerger d’une grande catastrophe. Ce mouvement moyenâgeux n’a jamais disparu de la politique et ses avatars nous sont familiers : révolutions nationales, fascismes rugissants, bolchevisme des lendemains qui chantent. Sous des formes différentes, le millénarisme nous tire dans les bas-fonds, vers la vacuité politique. Au lieu de participer à l’analyse des problèmes précis et de dégager des solutions, les millénaristes s’ébattent dans la fange pour mieux illuminer un avenir radieux. Jean-Luc Mélenchon va éliminer l’usurpateur et remettre le peuple au pouvoir. Marine Le Pen va purifier un pays corrompu par le cosmopolitisme et les étrangers. Nicolas Sarkozy va libérer les ambitions égoïstes. Tous les anciens et plus récents ministres clament que ce n’est pas eux, mais lui. Depuis la rentrée, l’étendard a été repris par un nouveau cavalier blanc.

Les grandes catastrophes je n’en veux pas. Les grands bouleversements, je n’en veux pas. Les grandes lamentations je n’en suis pas. Des solutions construites patiemment, je prends. Elles émergent rarement des jacqueries  ou dans la fièvre des meetings. 

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