Pas la peine de jouer les fiers à bras. L’âge, la maladie, la
fatigue, les cures, les médicaments, gagnent du terrain et rognent mes espaces
de liberté. Rester assis pour taper sur un clavier devient une épreuve. À la
médiathèque, me sont désormais interdits les deux rayons inférieurs, les livres
d’un poids supérieurs à un livre de poche m’arrachent les bras. Je dois
recourir davantage aux services de ma compagne pour mettre le nez dehors. Donc
pourquoi, à quoi bon ? Que reste-t-il qui vaille la peine ? La plus
belle des compagnies dont je ne me lasse jamais et dont chaque instant de
présence et d’échange suffit à répondre à la question. Puis des coups de fil,
mais bon sang qu’ils sont lointains et comme ils s’éloignent. Une psychologue
qui me demande comment je vais et que voulez-vous que je lui dise, elle sait
mieux que moi comment je vais. Des amis des relations des contacts, des projets,
des conversations, un virus qui va qui vient, des conversations de clubs. Ces
dix lignes que j’envoie comme une lettre électronique à combien de personnes ?
Les repas, un film à la télé, un verre de vin avec des amis et je me rends
compte en faisant cette liste que chaque minutes qui passe est un délice
renouvelé. Plus l’espace se restreint, plus il est précieux.
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