Quand Staline est mort, j’étais jeune étudiant communiste à la Sorbonne et il m’a semblé que le monde se figeait. La mort du leader des peuples faisait la une de tous les journaux. On n’échappait pas à la nouvelle et même des connaissances qui ne partageaient pas mes convictions me présentaient leurs condoléances comme s’il s’agissait de la mort d’un proche. Le deuil était universel.
Quand Jackson est mort, j’étais un vieux réformiste à Biarritz et il m’a semblé que le monde se figeait. La mort du chanteur faisait la une de tous les journaux. On n’échappait pas à la nouvelle et je quand je croisais des jeunes admirateurs qui pleuraient, je leur présentais mes condoléances. Le deuil était universel.
De Jackson, je n’avais écouté aucune chanson, regardé aucun clip, aimé aucune note et ce que j’avais glané de lui me l’avait rendu assez détestable. En observant ce déferlement d’informations, d’images, de commentaires, ce tsunami médiatique pour la mort d’un homme qui me laissait indifférent, je me suis rappelé la mort de Staline. Et je me suis dit, est-il possible qu’un grand nombre de personnes eussent éprouvé à l’égard de Joseph Staline ce que j’éprouvais à l’égard de Michael Jackson ? Une gamme de sentiments qui allaient de l’indifférence à l’hostilité ouverte ?
Cette comparaison n’a évidemment aucun sens. Mais elle m’est venue. Elle a calmé mon irritation devant les interminables minutes où se déroulaient commentaires radiophoniques et images télévisées. Je voyais le stade plein d’endeuillés et je me voyais au Vel d’Hiv en train de pleurer Staline. Que celui qui n’a jamais péché leur jette la première pierre.
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