jeudi 25 septembre 2014

cumul

Etats généraux du PS. Biarritz 24 septembre 2014.

Le monde est en plein bouleversement et nous, militants socialistes, nous disposons de moyens de réflexion et d’intervention politique qui datent du siècle dernier. Dans ces conditions, tous ceux qui affirment disposer de réponses à nos difficultés sont des menteurs ou des illuminés.

Hier, chaque camp avait ses certitudes. Le monde se partageait entre nations impérialistes et peuples colonisés, entre dictatures et démocratie. La société se divisait en classes, les capitalistes, les riches, et les travailleurs, les exploités. Vous vous rappelez ?

Nous avons connu ces certitudes et pourtant elles étaient déjà largement ébranlées et les lignes de fracture n’étaient peut-être pas aussi nettes que dans nos nostalgies. Les alliances contre les dictatures fascistes rassemblaient des coalitions inédites. Les sorties de crise se répartissaient entre dictatures fascistes, révolutions communistes, et des mises en place d’une protection sociale, le New Deal, l’État providence, la sécurité sociale, sous des formes diverses, condamnées par les mouvements révolutionnaires mais plébiscitées par les peuples.

Ces réformes se sont menées dans le contexte d’une suprématie sans partage du monde occidental, suprématie économique, culturelle. Suprématie qui s’est concrétisée par l’écroulement des modèles alternatifs.

Aujourd’hui, les politiques opposent des réformes négociées, des répartitions solidaires, contre les égoïsmes de repli, les fuites derrière des murailles. Parmi eux, bien sûr, les riches, les privilégies, qui ont peur de l’avenir et investissent dans la protection plutôt que dans l’invention. Dans l’évitement plutôt que dans l’accueil.

Parmi ceux qui défendent leurs privilèges on trouve prioritairement les propriétaires de capitaux et de patrimoine héréditaire. Mais aussi une multitude de groupes de protection qui fonctionnent comme des sociétés mutualistes. Des clubs fermés.

Le PS est en principe un instrument d’émancipation, d’intervention politique. Il est d’abord un groupe de protection des élus qui se battent pour préserver leurs privilèges. Les réactions devant l’interdiction de cumuls sont de même nature, très exactement, que les réactions des nantis devant tout ce qui porte atteinte à leurs privilèges : vous allez nous affaiblir dans un monde concurrentiel, vous allez porter atteinte à notre efficacité, etc…

Le PS lutte pour une société plus juste avec des élus et des cadres issus  d’un système profondément inégalitaire. Ne comptons pas sur nos dirigeants pour qu’ils balaient devant leur porte parce qu’ils n’ont jamais tenu un balai.


C’est pourquoi la question de l’interdiction du cumul des mandats est une urgence politique. Il s’agit de mettre en adéquation le parti socialiste et ses objectifs. L’interdiction du cumul c’est comme le premier pas sur la lune. Un tout petit pas pour un homme mais un énorme pas pour un parti. 

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