vendredi 16 décembre 2016

parlez vous epci?


Parlez-vous EPCI ?



Depuis qu’une majorité de conseillers municipaux ont déterré un parchemin qui légitime l’indépendance du Pays Basque (voir le texte de ce document sous le titre EPCI) au nord de la Bidassoa, la fièvre identitaire agite les 158 communes du nouveau regroupement communal.

Pendant que dans le pays qu’ils viennent de quitter se préparent des élections législatives et présidentielles qui décideront du sort de la France, solidarité contre égoïsme, ouverture ou fermeture au monde, assurances privées contre sécurité sociale, mixité sociale ou ghetto doré, les élus sortants sont déjà loin, ils mettent en place les nouvelles institutions du Pimlico basque. Ils ne veulent plus entendre parler ou donner un avis sur une politique nationale Quand on dit Président, ils disent lehendakari, quand on dit politique scolaire, ils disent ikastola.

Pas complétement fous, ils se sont d’abord assuré que les cagnottes municipales n’iraient pas se diluer dans le nouveau pays et les ont mises à l’abri.

Aujourd’hui, fin de l’année 2016, chaque conseil municipal vote sa représentation au sein d’un comité de pilotage. Les familles politiques se sont divisées sur l’EPCI, elles se déchirent à nouveau sur son exécutif. Donc, à Bayonne, à Anglet, à Biarritz, à Bidart, les radicaux d’EH bai s’allient à la droite conservatrice pour avoir des représentants. Dans d’autres municipalités, les socialistes se divisent et s’excluent mutuellement.

Ce qui est compliqué, c’est que le parchemin retrouvé par les archéologues  avait prévu une représentation de chaque commune à l’époque où la côte basque ne s’était pas encore développée. Le principe d’une commune, un représentant, était juste à l’époque glaciaire. Aujourd’hui, avec le développement des villes côtières, les deux tiers de la population basque urbaine ont un tiers de représentants dans le nouveau regroupement. Les partisans de l’EPCI n’étaient pas mécontents : enfin, le Pays Basque authentique allait arracher le pouvoir aux riches touristes de la côte. Pour calmer les opposants, ils promirent malgré tout un comité de pilotage rééquilibré. Alors que les petites communes seraient représentées par leur maire, dans les communes plus peuplées, il y aurait plusieurs représentants. Ces représentants sont élus par les conseils municipaux. Chacun veut en faire partie, d’où les passionnantes discussions et les riches débats dont la presse se fait l’écho dans d’illisibles compte-rendus.


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