lundi 18 janvier 2010

encore une pétition que je ne signerai pas

Encore une pétition que je ne signerai pas

Depuis juin 2009, je n’ai plus de carte d’identité en cours de validité. Pour obtenir une nouvelle carte, il me faut prouver ma nationalité française car mes parents sont nés à l’étranger. Pendant 76 ans et demi, j’ai été français. Depuis six mois, je ne le suis plus. Il faut que je le prouve. Depuis six mois, je recherche des documents qui en seraient la preuve. Devant le bruit, les protestations, le ministre de l’intérieur a donné des instructions aux préfets. Il leur demande d’éviter les « tracas administratifs », d’appliquer « largement » le concept de la possession d’état de Français » et de présumer que l’intéressé est Français s’il dispose d’une carte d’identité plastifié accompagné d’un autre document, comme une carte d’électeur, par exemple. Ainsi la perte de ma citoyenneté n’est qu’un « tracas administratif ». Ainsi, ma citoyenneté française dépend d’une présomption, d’une conception plus ou moins large de la possession de l’état de français. Si l’employé derrière le guichet veut m’éviter le tracas de perdre ma nationalité, j’aurai une nouvelle carte d’identité. S’il n’a pas une conception large de mon état de français, je n’aurai pas ma carte d’identité. S’il présume que je suis français, j’aurai une carte d’identité. Si j’ai les cheveux frisés et le teint foncé, qu’ira-t-il présumer ?

Malgré toute ma colère, je ne signerai pas la pétition de la Ligue des Droits de l’Homme contre le traitement discriminatoire à l’égard des Français nés à l’étranger ou devenus français par naturalisation. La pétition commence ainsi : « Depuis plus de vingt ans, les différents gouvernements infligent un traitement discriminatoire » à ces Français. J’ai renouvelé ma carte d’identité en 1999 sans aucune difficulté. Qui était premier ministre ? Qui était ministre de l’intérieur ? En 2009, on me demande un certificat de nationalité française. Ce ne sont pas les « différents gouvernements » qui m’infligent ce traitement. C’est le président Sarkozy, c’est le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux d’un gouvernement qui n’est pas « différent » mais de droite. L’administration préfectorale peine à distinguer français et étrangers, la Ligue des droits de l’homme confond droite et gauche. C’est la saison des brouillards.

Maurice Goldring 38 rue Polonceau 75018 Paris tel 01 42 62 56 65 adresse électronique maurice.goldring@wanadoo.fr

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