Orlando Zapata est mort dans une prison cubaine après une grève de la faim de 85 jours. À 42 ans, il était l’un des 65 prisonniers politiques de Castro. J’ai appris sa mort par la presse. Je ne savais pas qu’il menait une grève de la faim. Je ne connaissais pas son nom.
En mai 1981, Bobby Sands, emprisonné pour détention d’armes et appartenance à une organisation terroriste en Irlande du Nord, est mort de la grève de la faim qu’il menait pour avoir le statut de prisonnier politique. Pour protester contre l’intransigeance de Margaret Thatcher, alors Premier ministre britannique, des manifestations monstres eurent lieu dans les grandes capitales européennes. On dénonçait partout la cruauté de la « dame de fer », l’impérialisme britannique, on baptisait les rues des villes dont les maires étaient communistes du nom de Bobby Sands. On saluait partout l’héroïsme et le sacrifice du martyr.
Orlando Zapata est la victime d’une dictature communiste. La gauche révolutionnaire ne va pas le soutenir contre un adversaire de l’impérialisme américain. La gauche démocratique est non moins entravée par des habitudes calcifiées. Lula, en visite à La Havane, ne dit rien. Hugo Chavez, non plus, naturellement. Je n’ai pas entendu le Parti socialiste protester. Je n’ai pas entendu un maire socialiste proposer de baptiser une rue du nom d’Orlando Zapata.
Le mur de Berlin est tombé depuis plus de vingt ans. Dans les têtes, il en reste quelques briques.
Maurice Goldring
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