dimanche 2 janvier 2011

présidentielles

Maurice Goldring: "Présidentielles"

La vie politique de l'année qui vient tournera autour des élections présidentielles et du choix d'un candidat socialiste. Il est toujours possible de nier l'évidence, mais chacun connaît le prix politique et somatique des dénégations. Le président Sarkozy n'est fort que de notre absence et s'il se présente contre le vide, il gagnera, comme Berlusconi a gagné contre un gauche défaite avant d'avoir combattu.
Chaque jour qui passe confirme cette réalité. Les textes des conventions thématiques du PS ont été votés par environ cinq pour cent des adhérents, ce qui ne prouve pas désintérêt, mais plutôt intelligence politique: se déplacer pour rien n'est signe que de fidélité. Même les membres du conseil national étaient souvent absents. Chaque fois qu'un candidat déclaré ou potentiel lance une idée en parfaite contradictoire avec un texte adopté, aucune voix outragée ne stigmatise la contradiction avec la volonté majoritaire. La politique reprendra ses droits et sa passion quand il s'agira de choisir un ou une candidate et de déterminer ensemble les priorités d'un gouvernement d'une gauche rassemblée autour du parti socialiste. En attendant, les militants reçoivent des textes qu'ils ne lisent pas et boudent les assemblées qui n'en discutent pas.
L'engagement politique consisterait-il pour les militants à attendre patiemment les primaires et pour les responsables à se réunir hors champ pour déterminer quelle idée nouvelle permettra de recharger les batteries d'une candidature fatiguée?
Une autre solution serait de tirer les conséquences de cette réalité est de se demander en permanence comment intervenir pour qu'en 2012, le candidat socialiste soit le mieux placé pour rassembler la gauche et attirer un partie du centre pour obtenir une majorité de gouvernement. Cette réflexion est d'autant plus urgente que la gauche essentialiste, au sein du PS prépare déjà la défaite en définissant un programme de gouvernement acceptable par une gauche coléreuse qui ne veut surtout pas gouverner.
Aujourd'hui, il y dix candidats socialistes et une confusion qui est devenue le seul argument d'une droite en difficulté. Un seul candidat permettrait d'obtenir une majorité électorale nette, c'est Dominique Strauss-Kahn. Tous les repas de famille qui viennent de se tenir pendant les fêtes le confirment: les électeurs très à gauche se résigneront à voter DSK parfois même dès le premier tour. Les électeurs de droite qui se détournent de Nicolas Sarkozy ne voteront socialiste que s'il est représenté par Dominique Strauss-Kahn. Il reste donc deux chemins possibles pour les militants de gauche: s'époumoner contre le président en place et lui permettre un second mandat, ou demander que les militants socialistes se mettent enfin au diapason d'une demande grandissante à gauche et préparent l'entrée en lice du candidat qui remportera la victoire.
(Maurice Goldring est membre du parti socialiste, section Chapelle Goutte d'Or)

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