samedi 5 octobre 2013

local et général

« Dans quelques centaines d’aires urbaines et leurs alentours vivent plus de 96% de la population. C’est là que s’organisent les solidarités effectives en termes d’emploi, de logement, de mobilité, de formation. Si de petits morceaux de ville se comportent comme s’ils étaient souverains…on crée des fragmentations de pouvoirs, des risques de sécession égoïste, de disparités toujours plus fortes et l’on entretient l’injustice ». Jacques Lévy, géographe, libé 4 octobre 2013).

         Je partage ma vie entre Biarritz et la Goutte d'Or. Ces remarques de Jacques Levy rencontrent mon expérience. Biarritz et la Goutte d'Or comportent un peu plus de vingt mille habitants. L’espace public se partage entre les habitants et les usagers. Dans ces deux lieux, passent régulièrement cinq ou dix fois plus de monde que le nombre d’habitants. Les plages de Biarritz attirent les touristes, les boutiques de Barbès attirent des chalands de toute l’île de France.

Dans ces deux lieux, les défis sont bizarrement comparables. La pollution des plages ne connaît pas de frontières. Les transports s’emploient  par définition à transporter « les autres ». Les logements, les espaces de loisirs et de sports, ne peuvent plus se penser à l’intérieur de la commune. La solidarité, la vie en commun, exigent de repousser les frontières communales.  

         Une politique qui ne tient compte que des aspirations des habitants se condamne à une médiocrité étriquée, pire, à l’inefficacité. Or les usagers ne votent pas. Ne votent que les habitants. Il en résulte des contradictions réelles. Les élections municipales ne vont pas simplement décider d’une piscine municipale ou d’un terrain de sport, elles portent tout le poids du monde. Développement économique, logement, migrations, écologie, sécurité, transport sont des domaines où les aspirations locales doivent se combiner avec un intérêt général qui s’oppose parfois au local.  


         C’est pourquoi j’accorde ma confiance aux candidats socialistes qui responsabilisent les électeurs en politisant le local. Dans la société où nous sommes, Il vaut mieux que les villes soient  gouvernées par des hommes d’état plutôt que par des garde-champêtres. 

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