jeudi 8 mai 2014

Lechovo

Je sais, je sais, c’est peut-être trop. Mais de temps en temps une piqure de rappel. Un vaccin avant l’hiver. Ce n’est pas d’hier, c’est d’aujourd’hui que les nouvelles tombent. En Ukraine, les rebelles russophones protègent les monuments de l’époque soviétique contre les Ukrainiens. Et surgit une photo où dans une ville qui se nomme du nom de Thorez, je vois les russophones partisans de Poutine protéger un énorme buste de Maurice Thorez, l’homme de France que nous aimions le plus. Comme ils protègent les statues de Lénine et de Staline. L’homme du monde que nous aimions le plus. A qui nous offrions des cadeaux pour le 70ème anniversaire.

Quelques jours après, me tombe dans les mains une brochure qui se nomme « Le cimetière mémoriel de Levachovo ».

Le deuxième plan quinquennal 1933-1937 devait se conclure par la « liquidation définitive des éléments capitalistes ». Il fallait donc se débarrasser des « éléments capitalistes ». Le 2 juillet 1937, le bureau politique proposa que soient soumise au comité central une évaluation du nombre des individus qui devaient être fusillés et de ceux qui devaient être déportés. Chaque république territoire ou province de l’URSS recevaient des objectifs chiffrés. Ceux de la première catégorie devaient être fusillés. Ceux de seconde catégorie, devaient déportés ou emprisonnés. Quand les familles recevaient une notification : emprisonné sans droit de correspondance, leur proche était de la première catégorie.

A cette ampleur des exécutions les cimetières n’étaient pas préparés. On creusa donc des fosses communes. Et des recherches, des fouilles, permirent de retrouvèrent des fosses communes, notamment à Levachovo. Qui devint lieu de pèlerinage.

Parmi les citations du livre d’or, les auteurs de la brochure n’ont relevé aucun nom de responsable politique français.

Si un jour je vais à Levachovo, j’inscrirais sur le livre d’or : « j’ai été complice ». Signé, un ancien communiste français.


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