vendredi 9 février 2018

confusions


En réponse à ma persistante question sur l’oubli des victimes de l’ETA, FX Menou, le suppléant de Vincent Bru, m’envoie ce texte de Brisson, qui est un appel à manifester le 9 décembre dernier. (Huffington Post, 23 novembre 2017)

Ce texte confirme le refus de mener la bataille des idées contre l’abertzalisme. Sont mis dans le même sac des « souffrances » du Pays Basque les attentats terroristes de l’ETA, les actions criminelles des groupes paramilitaires, la guérilla urbaine et la répression policière. 850 victimes, des procès, des prisonniers. Pas sûr que Madame Erignac aurait apprécié un tel signe d’égalité entre les assassins de son mari et la police qui les a arrêtés. Pas sûr que le mari de Yoyès aurait apprécié que soient regroupés dans la même réprobation le tueur de Yoyès et les gardiens de prison. La soumission à l’adversaire se poursuit avec la reprise mot pour mot de ses éléments de langage. En 2011, l’ETA a déclaré unilatéralement la fin de la violence armée. Et depuis cette déclaration unilatérale, en face, ils n’ont rien fait. Que voulait donc l’ETA, un traité de paix entre d’une part les États français et espagnols. ? Quand une organisation terroriste cesse le feu, ce n’est jamais à la suite de décisions « bilatérales » qui mettraient sur le même plan une société démocratique et une bande armée.

L’ETA poursuit. Nous avons cessé le feu. Il faut régler maintenant la question des prisonniers. Non, excusez-moi, c’est Brisson qui parle : « le sort des détenus cristallise toutes les attentes ». La France doit montrer l’exemple, c’est un préalable. La question des prisonniers reste celle qui fait se perpétuer les ressentiments et parfois les haines des mères ou des enfants.

Max Brisson parle effectivement des victimes. De toutes les victimes. Assassins et cibles civiles. Prisonniers et policiers. Djihadistes et spectateurs du Bataclan. Il ajoute : c’est un préalable. Il ne dit pas que la dissolution de l’ETA est un préalable. Il ne dit pas que le pardon demandé est un préalable. Il dit que le sort des prisonniers « cristallise toutes les attentes » et c’est pourquoi il se prépare à aller manifester le 9 décembre derrière la banderole « nous les voulons à la maison ». C’est le maintien en prison des assassins qui perpétue les ressentiments. Pas le refus de demander pardon, pas le refus de se dissoudre.

Les familles de Miguel Angel Blanco et de Yoyès demandent elles aussi, en vain, le retour à la maison. Max Brisson entend l’ETA, il est sourd à ses victimes.

FX Menou m’avait promis un texte de Vincent Bru sur la question des victimes, mais il ne l’a pas encore trouvé. Si c’est la même veine, il peut arrêter de chercher. Ceux qui n’entendent que les bourreaux, ceux qui ne distinguent pas prisons et cimetières, ceux qui parlent de prisonniers politiques pour des prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée, je les trouve directement sur le site des abertzale.

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