Stéphane Hessel n'est pas Fidel Castro ni Moubarak ni Assad ni Kadhafi et il ne ferait pas de mal à une mouche. Mais quand je l'entends déclamer devant une assistance médusée que pour donner du bonheur aux autres, il faut être heureux soi-même, avec le sourire figé qui est le sien depuis le succès de son Manifeste pour la Première Internationale de l'Indignation, je me dis est-ce que le cumul des mandats, ce n'est pas d'abord ça? Continuer quand ça ne veut plus rien dire à chanter des banalités, occuper le devant de la scène à la place d'autres qui piaffent peut-être pour dire d'autres bêtises, des bêtises qui seront les leurs. Le cumul des mandats postule que personne d'autre ne peut se charger de votre tâche présente. Cumuler, c'est d'être incapable de s'arrêter. Au sommet, les dictateurs, les tyrans, ne veulent pas partir car en partant, ils perdent tout. On peut les comprendre. Mais ces tyrannies meurtrières sont préparées par la diffusion dans toute la société de tous les cumuls des mandats. Et moi-même, je continue à m'accrocher, à vouloir conserver un espace pour des idées que je répète depuis combien de temps?
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