Des paroles et des actes France 2 avec manuel vals.
6 dec 2012.
Il
en va de la sécurité comme il en va de la drogue. La peur s’installe et chasse
la pensée. Les gens deviennent fous de sécurité. Nous sommes entourés de
menaces terrifiantes, de terroristes barbus qui vendent des cigarettes empoisonnées,
de serbo-croates qui contrôlent les réseaux de prostitution, des vendeurs d’armes
de poing à la sauvette. Comme nous (les gens), n’avons ni le courage ni les
compétences pour nous protéger de ces terribles dangers, nous faisons appel à
des professionnels de la protection. Ils viennent avec leurs chiens renifleurs
fouiller les cartables d’écoliers, installent des néons bleus dans les halls
des gares pour que les injecteurs ne puissent plus distinguer leurs veines, des
sifflets à ultrasons dans les centres commerciaux qui doivent résoudre
l’impossible objectif d’attirer les jeunes consommateurs de produits légaux et de
repousser les mêmes lorsqu’ils consomment des produits interdits.
Comme
les professionnels de la sécurité ne peuvent pas être partout, certains
prennent en main leur destin, sortent la carabine et tirent sur des jeunes qui
font du bruit ou massacrent la famille en train de fêter un anniversaire parce
qu’ils n’aiment pas la Compagnie Créole.
La
chasse à la protection construit des résidences protégées par des gardes armés,
des murs élevés surmontés par de délicieux tessons de bouteille, des fils de
fer barbelés qui empêchent l’accès des barbares. Chaque fois que la peur l’emporte
sur la réflexion s’élèvent des murs qui emprisonnent autant qu’ils protègent.
Murs de Belfast, murs de Palestine, murs de Berlin, murs des clubs de vacances
dans les pays où le climat est clément, la mer bleue et où rôdent la mendicité
à main armée et les agressions de grand chemin.
Quand
la peur s’installe elle chasse la pensée, elle bouche l’horizon, elle enfume
les têtes et les cœurs. Ce n’est pas une menace pour l’avenir, c’est une
réalité d’aujourd’hui. Quel que soit notre lieu d’habitation, les règlements de
compte des quartiers marseillais ou du maquis corse, les émeutes des quartiers,
les vols de bijouterie, sont proches de nous, à la distance qui sépare notre
fauteuil de l’écran plat. Une tâche de sang sur la chaussée et apparaît le
Grand Protecteur qui rassure, qui promet, qui nettoie.
Les
maladies, les accidents, les agressions, les brutalités, sont des réalités. Si elles
nous empêchent de vivre, elles deviennent un cauchemar.
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