mercredi 13 mars 2013

salle de consommation


Chronique alter EGO : Il y a toujours des élections.

                La peine de mort, la vente des armes de combat, le mariage pour tous, le droit de vote des femmes, le divorce, l’interruption volontaire de grossesse, l’euthanasie, la légalisation des drogues, le droit de vote des étrangers, les salles de consommation. La liste est longue des sujets qui provoquent des débats passionnés, des craintes irraisonnées,  des paralysies handicapantes. Les élus souhaitent être réélus et sont parfois convaincus que l’inaction seule leur ouvre la voie du succès. Comme il y a dans les sociétés modernes des élections environ tous les deux ans, locales, nationales, européennes, on peut se poser la question : comment bougent nos sociétés ?

                Ainsi des salles de consommation à moindre risque. Les exemples ne manquent pas, qui devraient rassurer, faire réfléchir. Peu importe. On hésite, on renâcle. Ces salles vont attirer des usagers de drogue, des scènes de deal, des bagarres. Les voisins ont peur. Comment éviter la peur si on leur proclame de partout qu’il faut   absolument s’inquiéter ?

                N’allons pas pour autant condamner le suffrage universel. Les élections sont un frein aux réformes mais les sociétés où il n’y a pas d’élections ne sont pas des modèles séduisants. Monarques éclairés ou dictateurs mégalomanes, on remarquera que peu d’entre eux ouvrent des salles de consommation à moindre risque. D’autre part, il y a des élections en Suisse, aux Pays-Bas, en Espagne, au Portugal, et pourtant là-bas, ils ont ouvert de tels établissements. Comment font-ils ? Leurs initiateurs ont-ils été battus pour cette raison ? Leur initiative a-t-elle été politiquement suicidaire ?

                Comment un problème de société comme la drogue, le mariage pour tous, l’euthanasie devient-il une question politique controversée et clivante au lieu d’être un thème de débat situé hors du champ du politique ? La réponse est simple. Une question de société devient politique quand les hommes qui sont ou qui aspirent au pouvoir décident qu’elle est un bon outil de mobilisation. La tâche des citoyens et des professionnels est alors de réinsérer ces questions dans le champ des recherches et des réflexions collectives. Penser ne tue pas.



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