Gouverner en rassemblant, en
cherchant en permanence les compromis, c’est le plus difficile. Personne n’est
content. Nos soutiens naturels : ça ne va pas assez vite. Nos adversaires :
nous n’avons pas de cap. Les extrêmes : nous ne faisons pas la révolution.
Nous ruinons la France. Une musique persistante, lancinante.
J’ai vécu avec inquiétude les
années Sarkozy car elles étaient des années où la politique était une guerre
civile rampante. Certitudes contre certitudes, front têtu contre front têtu. La
social démocratie c’est le compromis. Le pouvoir socialiste comme Grand
médiateur. Quiconque a fait ce travail sait qu’un médiateur mécontente les deux
parties en présence. Un conflit, il faut choisir son camp. Quand on choisit son
camp, tout le monde applaudit. Quand on ne choisit pas son camp, tout le monde
siffle.
J’ai eu trois enfants. J’ai une
retraite de 4200 euros. Et une part et
demi à vie. Mes trois enfants ont tous plus de quarante ans. Vous croyez que je
vais descendre dans la rue pour manifester pour qu’on m’enlève une demi part ?
Je n’y trouve en tant que citoyen pourtant aucune justification. Si on l’enlève,
ça va hurler. Si on taxe les riches, ils vont s’exiler. Gouverner, c’est faire
face à ces contradictions. Tant pis, tant mieux. SI l’on trouve suffisamment de
soutien à cette politique de compromis, on continue. Si le mécontentement est trop
grand, on est battu aux élections. Mais c’est ce cap qu’il faut maintenir, car
c’est notre identité, notre engagement. Ceux qui radicalisent mettent la gauche
hors-jeu pour de trop longues périodes. Il faut se battre pour rester. Se battre
pour revenir quand on a été battu.
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