dimanche 26 octobre 2014

à chacun de parler

Ne nous arrivent que les condamnations stridentes de la politique gouvernementale, de la part de la droite, naturellement,  de la gauche extrême, évidemment, et de plus en plus de la part de membres de la majorité qui gouverne, ce qui moins naturel.

Les défenses argumentées de ceux qui gouvernent sont plus faibles, moins présentes. Le parti socialiste est engourdi. De temps en temps, une conférence de presse, et puis tout repart.

Moi-même, personnellement, je suis confronté à des gens de gauche qui disent, nous n’avons pas voté pour cette politique, le chômage augmente, on fait des cadeaux aux entreprises et on assomme les salariés.

Je n’ai pas l’impression de disposer d’arguments solides pour répondre. Pas tellement sur le fond, mais affecté d’un malaise provoqué par les hésitations, les reculs, les bégaiements permanents. La taxe carbone, les réformes des professions protégées, les déclarations intempestives sur les droits des chômeurs. Un jour on prend, un jour on reprend.

Gouverner, ce n’est pas passer son temps à peaufiner l’argumentaire des militants socialistes. Mais quand même on aimerait être davantage aidé.

Et si on essayait quand même avec nos pauvres connaissances ?

La droite nous a légué un déficit chronique en constante augmentation. Des outils de production poussiéreux. Une dépression morale préoccupante. Nos engagements européens, les règles mondiales, nous contraignent à réduire le déficit, à réformer les administrations, les outils de production. Dans une Europe où la droite est majoritaire, où menace de plus les partis politiques de repli nationaliste et d’égoïsme. Dans un monde où la concurrence des pays émergents est rude. Dans ces conditions, les marqueurs d’une politique de gauche sont : réduire le déficit en faisant porter l’essentiel de l’effort sur les revenus les plus élevés et assurer aux plus démunis une amélioration de leur niveau de vie. Cela s’est fait, mal, dans le brouillard, mais le bilan est positif.

Deuxième marqueur : intervenir en permanence pour une meilleure régulation des règles mondiales, pour contrecarrer les folies furieuses d’une spéculation débridée. Le recul des paradis fiscaux, les interventions à l’échelle européenne, dans les conditions politiques où la gauche est minoritaire, parviennent miraculeusement à obtenir des résultats.

Ce n’est pas beaucoup, ce n’est pas glorieux, il n’y a pas de quoi chanter sur les toits. Mais il y de quoi estimer que le bilan n’est pas médiocre. Si l’on veut faire partager cette idée, il faut d’abord que les responsables de ce bilan aient une bonne estime d’eux-mêmes. S’ils passent leur temps à se dénigrer mutuellement, comment voulez-vous que les citoyens les apprécient ?


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