mercredi 22 octobre 2014

antiquités

KF philo 22 octobre 2014

Capitalisme et besoins. Le capitalisme est un système qui ne vise pas à satisfaire les besoins, mais à faire des profits. Il est à bout de souffle, il va s’écrouler et il faut que les citoyens, les travailleurs, prennent en main leur destin pour construire un système qui va le remplacer.

Face au conférencier, mes cheveux noircissent, mes poumons se décrassent, mes yeux percent à nouveau l’obscurité, et je me retrouve jeune communiste en 1948, dans une école de section, en train d’écouter avidement les mêmes prophéties. Mot pour mot. Rien n’a changé. Vous pouvez retrouver les brochures dans les archives. Soyons juste. Le conférencier dit quand même une phrase sur les systèmes soviétiques dont les intentions étaient louables mais les effets pas toujours positifs.

Rien sur le monde tel qu’il est. Un discours clos, sans lien avec la réalité, sur les capacités du capitalisme (propriété privée des moyens de production qui permet d’exploiter la nature et les hommes), de s’adapter. De se transformer. Rien sur les résultats obtenus par les luttes sociales, politiques, culturelles. Il reste un rouleau compresseur et des peuples soumis. Que des centaines de millions de pauvres soient sortis de la pauvreté à l’intérieur de ce système ne pose pas de question. Que les systèmes sans exception où la propriété privée des grands moyens de production a été étatisée, collectivisée, ont conduit à la famine, à des camps, à l’extermination des peuples, ne pose pas question. Que les grands mouvements de population poussent les migrants à se diriger vers les pays où le capitalisme est le système dominant et que rares sont les migrants qui se dirigent vers la Corée du Nord, vers Cuba ne pose pas question. Que les soulèvements massifs de population dans les pays émergents s’affrontent d’une part aux dictatures politiques et aspirent à un système économique où la concurrence de type capitaliste s’accompagnerait d’un système démocratique et parlementaire, ne pose pas question. Que la moitié des richesses produites dans les grands pays capitalistes soient consacrés à la satisfaction des besoins individuels et collectifs : santé, éducation, protection sociale, transports, etc…ne pose pas question. Que des millions de militants syndicaux, politiques, associatifs, aient obtenu de tels résultats et continuent de se battre pied à pied pour les conserver et les améliorer ne pose pas question. Et que la plupart de ces militants constatent que c’est dans ce système et pas ailleurs que leurs possibilités de lutter et d’obtenir des résultats ne pose pas question. Que c’est dans ces pays et pas ailleurs que se développent les grands mouvements d’émancipation que sont l’écologie et le féminisme ne pose pas question.


Discours clos, démobilisateur. L’avenir : ou bien le capitalisme s’effondre, ou bien la révolution le remplace par un autre système. A vouloir tout, on n’obtient rien. Tout ce qui change, qui réforme, qui améliore, n’est qu’un leurre. En attendant, on crie et entre deux cris, on s’endort. 

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