vendredi 17 octobre 2014

intégrismes

Biarritz. Vendredi matin 17 10 14. Je sors de la libraire Victor Hugo. Je croise un prêtre ensoutané discutant avec une commerçante. Depuis le temps, je me suis préparé. Monsieur, puis-je vous dire un mot ? Monsieur en dit beaucoup, je m’exclus par ce monsieur de la communauté des catholiques. Je ne peux quand même pas dire « mon père », mon père est mort depuis près de quarante ans, enterré au cimetière de Bagneux. Monsieur, les paroles coulent parce que je les ai répétées mille fois en croisant les curés intégristes qu’impose Mgr Aillet à son diocèse.   Monsieur, en portant cette robe noire, vous n’avez pas l’impression de vous exclure du monde ? Exactement comme les femmes musulmanes qui portent une burka ? Non, au contraire, me répond-il, sa réponse n’a aucune importance, l’important, c’est que j’ai trouvé l’occasion de le lui dire, et bien entendu il n’allait me répondre, je suis coupé du monde. Il m’a répondu au contraire. Il m’a dit qu’une burka ce n’est pas pareil. Pourquoi ce n’est pas pareil ?

Goutte d'Or. Souvent j’ai eu envie, mais je ne l’ai jamais fait. Envie de m’approcher d’une femme voilée partout et lui poser la même question. Je ne l’ai jamais fait, je ne le ferai jamais. Pourquoi cette différence de traitement ? Peut-être parce que je considère le prêtre intégriste comme revendiquant son appartenance à une caste supérieure alors que la femme voilée est plus victime qu’arrogante. Le prêtre ensoutané est un cadre supérieur de l’intégrisme, la femme voilée en est l’esclave. En me révoltant contre le prêtre, je suis à égalité. Pour la femme voilée, je fais partie des puissants. Je ne suis pas son égal.


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