mercredi 17 février 2016

passeport basque


Ils sont tous tellement gentils, si chaleureux, si tolérants... Je t’aiderai à obtenir un passeport, ne te fais pas de souci. Brigitte est prête s’engager dans les démarches pour un mariage blanc qui me permettrait d’être naturalisé basque au bout de deux ou trois ans, même si je ne parle pas la langue. Même si je condamne les assassinats politiques. Je serais quand même citoyen comme époux d’une basque de naissance, de descendance, une basque héréditaire. Cette proposition est courageuse à plusieurs titres. D’abord, un mariage blanc quand le couple a été amant et maîtresse depuis près de vingt ans, quel sens ça a ? Comment peut-on appeler un mariage blanc un mariage consommé vingt ans plus tôt avec un drap rouge agité par la fenêtre qui rassura la famille anxieuse dont tous les regards fixaient les vitres ? Vingt ans de consommation et tu crois trouver un officier municipal qui bénit administrativement un mariage de cette couleur ? Je faisais erreur. Un mariage blanc n’était pas un mariage avant consommation, c’est un mariage qui permet à l’un des conjoints d’acquérir une nationalité à laquelle il ne peut prétendre. Dans ce cas précis, l’obstacle n’est pas du tout la consommation prématurée, mais le fait que l’œil exercé de l’édile repère la fraude au mariage, parfois contre une somme d’argent, un mariage qui justement ne sera pas consommé, restera blanc, d’où le nom, et cette non-consommation signalera le caractère frauduleux de cette union. Parfois les gens se marient et l’officier de police qui enquête ne trouvera pas un seul slip, pas une seule paire de chaussettes, dans les tiroirs de ces soi-disant mariés. Et pourquoi ce chèque de cinq mille euros versé sur le compte de la dame ? D’où provient ce chèque ? Un chèque sans slip et sans chaussettes ? Pourtant, elle est prête à se sacrifier sur l’autel de la mairie, à dire oui, à tricher, à jouer le rôle de mugalari, dans le sens authentique de ce mot, une personne qui aide une autre personne à traverser la frontière pour la mettre en sécurité. Brigitte, dans la mairie de Biarritz, devant l’adjoint au maire qui n’est pas dupe, jouera très exactement le rôle de mugalari dont elle a hérité en naissant au pays Basque.

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