jeudi 7 juillet 2016

fin de conflit


Dans Enbata, journal abertzale du pays Basque, juillet 16, un article intitulé « 80 ans », réclame la fin du conflit. Pour en terminer, il faut le rapprochement des prisonniers, l’amnistie, l’officialisation de la langue basque, etc… Rien de neuf sous les nuages.

L’auteur de la chronique donne des exemples : en 1918, l’Allemagne vaincue a été humiliée par les vainqueurs, résultat, trente ans plus tard, Hitler était au pouvoir. En 1945, les Alliés ont respecté les Allemands, les ont aidés à reconstruire leur pays et les relations sont apaisées.

Mon sang n’a fait qu’un tour. Effectivement, les Allemands ont été aidés. Mais les Alliés les ont aussi et surtout aidés à reconstruire un système démocratique en les obligeant à regarder leur histoire en face. D’abord par des procès retentissants contre les principaux responsables des massacres. Ensuite en organisant des visites des camps d’extermination pour les écoliers et pour les habitants. Les Allemands ont pu ainsi construire un système démocratique dont la terreur politique a été éliminée.

Est-ce de cette façon que les abertzale demandent le respect ? Mais alors, il faut raconter encore et encore les crimes de l’ETA, les attentats aveugles, les élus qui devaient être protégés par des gardes du corps, les kidnappings. Il faudrait que les victimes survivantes ou leur famille viennent dans les écoles raconter leur calvaire.

Au lieu de quoi on célèbre les terroristes, on demande leur libération et quand ils sont libérés on les applaudit dans les manifestations. Et dans les villes où dominent les « patriotes », les victimes qui demandent réparation sont chassées de leur quartier.

Je connais l’objection : les GAL, le terrorisme d’État. Mais les GAL et leurs commanditaires ont été jugés, emprisonnés. Personne ne manifeste pour leur amnistie. Ils ne sont pas applaudis dans les meetings. Personne ne manifeste pour qu’ils soient rapprochés de leur famille.

Yoyés, membre de l’ETA, demandait la fin de la lutte armée. Elle a été assassinée. Quand l’ETA déposera les armes, quand Batasuna demandera que les rues et les places de leurs villes portent le nom de Yoyès, alors le conflit sera vraiment terminé.


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