samedi 9 juillet 2016

le choix


Les principales avancées sociales ont été le fait de gouvernements  dont les socialistes étaient partie prenante, parfois dans un rôle premier, parfois avec des alliances, avec les communistes, avec la droite. Les gouvernements Léon Blum, Mendès France, François Mitterrand,  Michel Rocard, Lionel Jospin…Chaque fois le premier travail de la droite fut de défaire les  avancées sociales. C’est encore le cas aujourd’hui.

Chaque fois, quand ces gouvernements  de gauche réformiste étaient au pouvoir, les révolutionnaires lui reprochaient de ne pas faire la révolution. Guy Mollet contre Léon Blum, les communistes, les jusqu’auboutismes. Lionel Jospin a été battu parce que toutes les composantes non-socialistes de son gouvernement ont mené campagne sur la destruction systématique de son bilan. Avec l’aide de quelques socialistes...

Le courant révolutionnaire en Europe a été un courant réactionnaire. Il a empêché le droit de vote des femmes (la France en dernier…), a été à la queue de l’Europe dans la création d’un système de protection sociale (organisé sur le modèle de la Grande-Bretagne et de l’État-providence)…

Aujourd’hui encore, la gauche de la gauche préfère les ruines grecques ou espagnoles aux prudences réformistes. Les critiques internes plus les oppositions de la gauche de protestation, plus les positions de la droite, placent notre gouvernement, le nôtre, celui que nous avons élu, dans une position minoritaire dans l’opinion.

Aujourd’hui, nous avons le choix. Nous pouvons avoir une situation à la Notre-Dame des Landes, une situation bloquée, violente, qui profite aux extrêmes et décourage les bonnes volontés. Ou Peugeot, où toutes les organisations syndicales, sauf la CGT, signent un accord avec augmentation de salaire, recrutement de mille postes supplémentaires, relocalisation, contre des heures sup non payées. Pas glorieux ? Quel est le modèle glorieux, un combat qui fera de beaux films avec des pneus qui brûlent, une usine qui disparaît, où un contrat qui ne donnera lieu à aucun discours flamboyant, comme à Peugeot ?

La réforme El Khomri permettra ce type de contrat. Faisons confiance aux travailleurs pour qu’ils créent des rapports de force favorables. Les opposants à la loi sont porteurs d’une grande méfiance, pour ne pas dire un mépris, à l’égard des salariés jugés incapables de défendre leurs intérêts sans le parapluie d’un grand syndicat tutélaire.

Voici quels sont les termes du débat. À l‘échelle mondiale, l’organisation des états entre eux pour lutter contre les nouvelles grandes puissances industrielles, pour organiser et réguler la finance. À l’échelle nationale, protection, solidarité, réduction des déficits…

À l’échelle locale, choisir des solutions réformistes plutôt que des oppositions criardes. Plutôt Biarritz qu’Anglet ou Bayonne. Plutôt des logements sociaux qui poussent que des cités fantômes revendiquées par une opposition impuissante.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire