lundi 1 août 2016

daesh et ETA


Daech et l’ETA

 

Dans plusieurs contributions à la réflexion sur les attentats en France, l’idée se faufile que les terroristes se réclamant de l’Islam ne réfléchissent pas, n’ont pas lu le Coran, n’ont pas fait d’étude, en somme qu’ils sont faibles d’esprit. Des psychopathes, sans métier, sans avenir, sans présent. Des névrosés, frustrés, nihilistes. Ainsi se prolonge par touches légères le racisme qui affirme la supériorité occidentale dans tous les domaines. Les terroristes occidentaux, les républicains irlandais, les etarras basques, la bande à Bonnot, les anarchistes, la Fraction armée rouge… sont supposés intelligents, ils fondaient leur action sur une expérience sociale, une théorie révolutionnaire, une réflexion politique. Des aristocrates du terrorisme, des poètes de l’action armée, que tout distingue du lumpen de la terreur.   

Ne pourrait-on pas nuancer une telle hiérarchie ? Que dans des sociétés démocratiques où tous les moyens d’action politique existent : suffrage universel, droit de manifester, liberté d’opinion, des groupes se réunissent et décident que ces droits n’ont aucune validité, qu’il faut contourner les processus de décision démocratique par des raccourcis meurtriers, et imaginer qu’une telle stratégie puisse obtenir des succès témoigne pour le moins d’un manque d’intelligence assez remarquable. Les combattants républicains et basques étaient persuadés qu’ils pouvaient par la terreur changer les opinions majoritaires, forcer les protestants d’Irlande à intégrer une Irlande réunifiée, et ainsi construire une nouvelle Irlande socialiste et indépendante. Ils imaginaient l’avenir comme celui du Vietnam, les derniers hélicoptères britanniques s’envolant de Belfast avec les derniers soldats anglais. Que les etarras basques aient pu imaginer obtenir la réunification du pays Basque, sa transformation en pays indépendant et socialiste, en posant des bombes et en terrorisant les quartiers semble aujourd’hui une monstrueuse bêtise.

Là où ces groupes exerçaient un pouvoir sur leur communauté, ils n’étaient pas loin non plus d’ineptes comportements. Les islamistes veulent imposer la charia. À Belfast, les femmes de prisonniers étaient étroitement surveillées et la tonte punissait les infidélités. Les jeunes délinquants étaient châties d’une balle dans le genou (knee-capping), ainsi que les vendeurs et les consommateurs de drogues.

L’ensemble de ces activités ne témoigne pas d’une grande intelligence politique et théorique. Elle se rapproche du comportement des djihadistes dont l’obstination sans faille, le front têtu et la barbarie remplacent réflexion et discussion.

Concluons. De deux choses l’une : ou bien nos terroristes occidentaux partageaient avec les djihadistes une profonde débilité d’esprit, ou les djihadistes sont tout aussi théoriciens et penseurs politiques que leur prédécesseurs blancs et chrétiens.

À  vous de choisir.

 

1 commentaire:

  1. S'il fallait choisir entre commetteurs de violence, mes préférences iraient à un terrorisme de libération et d'indépendance plutôt qu'à un terrorisme de discrimination.

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