vendredi 5 août 2016

qui décide


Qui décide ?

Dans la tourmente, rien ne semble plus important que la recherche de sens. Comment caractériser ceux qui nous veulent le plus de mal possible ? Des fous de Dieu, des soldats d’une croisade ?

Le Pape affirme que la religion est d’abord une déclaration de paix et qu’on ne peut pas mener une guerre au nom de Dieu. D’autres sont convaincus que les horreurs sont accomplies au nom d’une vision religieuse du monde, l’islamisme radical. Tous les musulmans ne sont pas coupables, mais ils sont un peu complices. Les textes sacrés sont porteurs de barbarie. Nous avons connu cette accusation, à l’égard des textes non moins sacrés des fondateurs du marxisme. Tout le goulag était dans Marx et Lénine. Il suffisait de lire le Manifeste pour commencer à devenir complice de Staline, Mao, Pol Pot.

Comment y voir un peu plus clair ? Les conflits que nous avons connus se sont généralement menés au nom de revendications sociales et nationales. Personne ne disait aux Algériens qu’ils croyaient lutter pour la libération nationale mais qu’en fait ils luttaient pour une société religieuse. Mais on ne se gênait pas pour voir clair à la place d’autres acteurs. Les protestants irlandais croyaient dénoncer les hérésies catholiques, mais en fait ils luttaient pour conserver leurs privilèges. Les catholiques irlandais croyaient lutter pour une église catholique, mais en fait ils luttaient pour le droit à la terre et à l’indépendance. Tout le monde décidait à leur place. Comme maintenant, on décide à la place des barbares. Ils croient se battre pour leur religion, pour leur Dieu, en fait ils se battent contre toutes les frustrations, tous les héritages du colonialisme, toutes les exploitations. Pour autre chose que ce qu’ils disent.

Et si on prenait simplement au sérieux ce qu’ils déclarent. S’ils considèrent qu’ils mènent une guerre religieuse contre un monde qui abandonne les leçons de leur prophète, qui sommes-nous pour leur dire qu’ils se trompent, qu’ils mènent un autre combat ?

Je peux comprendre la prudence ou les réserves des fidèles. Que des croyances partagées mènent à de telles barbaries portent un coup sévère à toutes les croyances religieuses. Qu’ils se rassurent : des croyances laïques ont mené à d’autres barbaries.

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