lundi 20 mars 2017

après le débat




Tout le monde pense que c’est un débat pour rien. Je ne suis pas d’accord. Il a révélé les choix qui s’ouvrent à nous.

Si vous pensez que la situation est révolutionnaire, qu’il faut renverser la table, qu’il vaut mieux une insoumission rebelle qu’une réforme durable, si vous avez frondé pendant les cinq ans du gouvernement Hollande, si vous avez manifesté contre la loi El Khomri,  alors le débat d’hier soir a tranché : il vaut mieux voter Mélenchon que Hamon. Comme héritier de l’impuissance du PCF de Marchais, Mélenchon s’impose sans conteste.

Si vous pensez que la solution à tous vos problèmes est la fermeture des frontières, si vous avez la nostalgie du clocher de votre village, des blouses grises qui s’inclinaient devant le châtelain, si vous êtes orphelin du récit national et de viens poupoule viens, alors le débat d’hier soi a tranché, il vaut mieux voter Marine Le Pen que François Fillon. Comme héritière des heures les plus sombres de notre histoire, de la France de la peur et de la haine, elle s’impose évidemment.

Un seul candidat a été capable de dire qu’il était parfois d’accord avec Fillon sur tel aspect, avec Hamon sur tel autre, avec Mélenchon sur un autre point. Cette manière de combler les tranchées, de rassembler ce qui peut l’être, c’est sa marque de fabrique. C’est évidemment plus compliqué à entendre, puisqu’il écarte les solutions simples et les slogans vides. Mais c’est bien une autre manière de faire de la politique. J’ai apprécié les hésitations d’Emmanuel Macron, son absence de ton péremptoire, ses colères contre les simplifications frontistes.

À dire vrai, j’avais décidé de voter pour Macron avant le débat, donc ceux qui pensent que le débat n’a rien changé n’ont peut-être pas tout à fait tort.




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