mardi 28 mars 2017

qui aime le pays basque?


Qui aime le Pays Basque ?



Hier, il y avait ceux qui aimaient le Pays Basque tellement fort qu’ils allaient planter des rats crevés à la porte d’un universitaire historien de la littérature basque. Ceux qui aimaient le Pays Basque tellement fort qu’ils assassinaient une mère de famille qui demandait que cesse la terreur, après avoir couvert les murs de messages de haine dénonçant cette héroïne des temps modernes comme traître à la cause, vendue, repentie, renégate, apostat. Ils aimaient le Pays Basque tellement fort qu’ils en chassaient les chanteurs les plus connus, qu’ils saccageaient les ateliers de sculpteurs, qu’ils obligeaient les journalistes et les hommes politiques à se promener dans les belles rues de leur beau pays avec des gardes du corps.

Ils aimaient le Pays Basque tellement fort qu’ils l’ont saccagé pendant plus d’une génération, qu’ils en ont sali les paysages, militarisé sa jeunesse, enseigné la haine et folklorisé la culture.

Aujourd’hui, il y a ceux qui aiment le Pays Basque tellement fort qu’ils considèrent les assassins comme des héros, qu’ils veulent blanchir la terreur, amnistier les criminels et danser l’ezpatadantza sur les dépôts d’armes.

Il y a ceux qui aiment le Pays Basque tellement fort qu’ils veulent l’enfermer dans un bunker administratif, dans une bureaucratie linguistique, dans un bouillon de communes où viendront s’ébrouer des bascophones certifiés pour traduire les notes de service.

Il y a ceux qui aiment le Pays Basque tellement fort qu’ils veulent transformer la majorité de ceux qui l’habitent en étrangers. Ils crient « on est chez nous », « si vous n’êtes pas d’accord, vous n’avez qu’à partir », « nos ancêtres les Basques », ils crient « préférence nationale ».  



Et puis il y a vous et moi, qui sommes assez forts, assez nombreux, assez déterminés, pour protéger le Pays Basque des marchands d’identité.

Mais justement, nous sommes assez nombreux, nous sommes assez forts, mais sommes-nous assez déterminés ?

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