jeudi 10 mai 2018

dangers nationalises


Mensonges nationalistes



Gerry Adams : « nous obtiendrons l’unité irlandaise » (le monde 11 avril 2018)

         Il a défendu pendant trente ans l’usage de la violence et légitimé le recours à des assassinats : « tout cela est fini, la guerre est terminée, l’IRA n’’existe plus. Aujourd’hui nous agissons de façon pacifique. Ce qui n’était pas possible quand j’étais jeune ».  

Pourquoi est-ce que ce n’était pas possible ? Parce que ce n’était pas possible. C’est possible aujourd’hui, ce n’était pas possible quand il était jeune. Qu’’est-ce qui a changé ? Aucun des objectifs de l’IRA ne sont atteints : pas d’unification, pas de socialisme, pas d’indépendance des trente-deux comtés. Mais il faut désormais la voie pacifique. Pourquoi ? Parce que c’est possible.

Sur le Brexit : la sortie des Britanniques fait courir un énorme danger à l’Irlande : le retour d’une frontière entre le nord et le sud. Parce que la frontière avait disparu ? Non pas plus que la frontière entre France et Espagne, entre France et Belgique. Gerry Adams  la supprime.

Un jour l’Irlande sera réunifiée. Si la majorité des Irlandais se prononce dans ce sens. Toujours la même ambiguïté. La majorité des Irlandais s’est déjà prononcée dans ce sens, mais la minorité protestante ne voulait pas entendre parler de réunification. Parce qu’ils ne voulaient pas être intégrés dans une Irlande catholique où les valeurs catholiques étaient plus importantes que les valeurs de l’état. Interdiction du divorce, censure des lettres et des arts, etc… En outre, quand les « troubles » ont commencé en Irlande du Nord, tuer des milliers de protestants n’a pas vraiment aidé à les convaincre du bien-fondé d’une réunification.

Gerry Adams veut un referendum dans cinq ans. Qui va voter ? Il ne le dit pas.

Il faut décrypter les mensonges et les ambiguïtés meurtrières. Pour comprendre la présence de Gerry Adams à Cambo. Pour Gerry Adams comme pour Otegi, comme pour EH Bai, la frontière n’existe pas entre Nord et Sud du Pays Basque. EH Bai veut un referendum pour réunifier le Pays Basque et le rendre indépendant. Qui va voter ? Ceux qui seront en faveur de l’indépendance. Les autres sont des touristes ou des colons qui ne doivent pas être considérés comme des citoyens. L’avenir du pays ne peut pas être décidé par des étrangers.

La logique de cette position : la nation est une valeur suprême qui ne pas peut pas être soumise au suffrage universel. Quand le suffrage est contraire, il est légitime de prendre les armes pour la nation. Sinn Féin était minoritaire, c’est pourquoi dit Gerry Adams, il n’était pas possible d’agir de façon pacifique. Comme l’ETA.

Aujourd’hui, la frontière entre nord et sud, en Irlande comme au Pays Basque n’existe pas. Elle est gommée dans les cartes des ikastolas, elle est gommée dans la tête des nationalistes. La suppression des frontières ainsi symboliques est la poursuite de la lutte armée par d’autres moyens, c'est à dire l’imposition d’une volonté minoritaire à la majorité.

         Ces gens sont l’équivalent des avant-gardes révolutionnaires bolcho castristes maoistes etc. qui ont mis sur pied des systèmes où les minorités éclairées savaient mieux que le peuple ce qui était bon pour lui. Regardez les agir, ils vous toisent de haut,  ils sont pénétrés de l’avenir de leur nation, rien ne saurait les détourner, ni la raison, ni l’économie, ni les lumières. Quand il fallait tuer, ils ont tué. Quand il faut écarter politiquement ils censurent et emprisonnent.

Ces gens sont dangereux.

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