mercredi 17 juin 2009

La burka
C’est reparti comme en 14. Ce n’est pas le voile, c’est la burka. Si ce n’est toi, c’est donc ta sœur. Un groupe de députés (de droite et de gauche) lance une enquête sur la burka, ce voile noir qui couvre tout le corps des femmes. Intégralement.
Là où j’habite, je vois désormais depuis quelques années des femmes en burka, noires fantômes. Je réagis par des sentiments: je trouve cet enfermement insupportable. Je vois aussi dans d’autres quartiers des femmes entièrement recouvertes d’une robe en bure grise, d’une cornette blanche, qui avancent par deux et je trouve leur enfermement insupportable. Pas d’enquête parlementaire sur les couvents. Je trouve aussi insupportables aux Buttes Chaumont ces petites filles qui portent des robes de laine jusqu’aux chevilles, des bas de laine épais sur les jambes, et leur maman qui portent une perruque, par 35 degrés à l’ombre. Pas d’enquêtes parlementaires sur cet enfermement. D’autres, dont je ne suis pas, réagissent fortement à la burka de peau qui recouvre intégralement le corps des femmes et des hommes et ne laisse passer que les yeux, qu’on trouve dans des magazines de photos ou qu’on rencontre aussi parfois sur certaines plages. Pas d’enquêtes parlementaires sur la burka de peau. Je vois aussi des cardinaux porter de lourdes robes, des décorations, des coiffures écrasantes, sous le soleil de Rome, je trouve cet enfermement insupportable, mais pas d’enquête parlementaire sur les robes des évêques qui indiquent avec clarté que les femmes n‘ont pas accès à cette fonction. Dans certains lieux, il faut un costume trois pièces des souliers cirés et une cravate. À l’Assemblée nationale, pendant longtemps cet uniforme était une burka sociale qui enferme les hommes qui la portent et éliminait de l’enceinte parlementaire ceux, surtout celles, qui ne portaient pas l’uniforme. Pas d’enquête parlementaire sur les burka des législateurs.
La loi, les règles et les usages ne suffisent-ils pas? Par exemple, un enseignant ne peut pas pénétrer dans sa classe en burka de peau. Pas besoin d’enquête pour ça. Pour une carte d’identité, il faut enlever la burka de toile. Pour aller en piscine, il faut enlever la perruque et la burka de toile. Dans certaine piscines, on peut aller en burka de peau. Dans d’autres, non.
Si des braqueurs ou des cambrioleurs se mettent à utiliser la burka pour se dissimuler, il faudra bien sûr interdire la burka dans les banques et les bijouteries.
Maurice Goldring

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