mardi 9 juin 2009

Le Lendemain
La démocratie est un merveilleux système. Imaginez un parti socialiste sans élections. Soumis à la seule influence des militants, des élus, des dirigeants, il resterait impassible dans la tourmente.
Heureusement, il y a les votes. Parce que des opinions éclairées, des prédictions vérifiées, des analyses confirmées, aucune n’a manqué. Rien n’y a fait. À ma petite échelle, j’ai demandé des explications sur la campagne des élections européennes: campagne pour une Europe sociale, ou campagne contre Sarkozy? On m’a répondu que ce n’était pas dans la section que ça se décidait. Ça s’est donc décidé ailleurs et les écologistes nous sont passés devant, en parlant de l’Europe. Dans la Goutte d’Or, vous vous rendez compte! Si un militant avait osé le dire avant les élections, on l’aurait rudement grondé. Heureusement, il y a les élections. Elles sont plus fortes que tout.
Que nous disent les élections? Que la confusion et les ambiguïtés sont porteuses de mauvais résultats. Qu’on ne peut pas mener campagne pour l’Europe en donnant raison à ceux qui veulent la construire et ceux qui veulent la détruire. Qu’on ne bâtit pas une politique en appuyant sans critique, sans recul, tous les mouvements sociaux. Qu’on ne construit pas une alliance de gouvernement avec des gens qui ne veulent pas gouverner. Que la perspective de gouverner en France pour la gauche réside dans l’alliance ou la convergence de ces deux fois 16%: socialistes et écologistes, deux mouvements bien ancrés à gauche deux mouvements responsables et prêts à assumer leurs responsabilité au plus haut niveau. Cette alliance, cette convergence, permettra de rassembler bien au-delà des 32%, parce que c’est le socle solide d’une France politique, réformatrice, sociale, qui envisage l’avenir en termes de dialogues, de compromis, avec une grande ambition pour le travail et pour l’intelligence. Cette alliance ou convergence permettra de clarifier les relations avec les néo-communistes. Certains seront rejoindront le mouvement pour gouverner et pour changer les choses. Ceux qui additionnent les manifestations et les jours de grève pour les placer sur un livret A récolteront à chaque élection leurs trois ou quatre pour cent d’intérêt. Cette alliance ou cette convergence permettra enfin et surtout d’attirer les électeurs du centre qui n’aiment pas les convulsions et les affrontements.
Ces idées ne sont pas nouvelles. Beaucoup de socialistes les ont exprimées à voix haute. On ne les a pas entendus. Le PS entendra peut-être davantage le glissement des enveloppes dans l’urne.
Maurice Goldring, (membre du PS Chapelle Goutte d’Or)

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