mardi 23 juin 2009

ps 23 juin 09


Le PS a connu des phases difficiles. Après le vote des pleins pouvoirs à Pétain, après la Guerre d’Algérie, après mai 1968, chaque fois la pente fut rude à remonter. Elle le fut pourtant. Les circonstances, un homme? La rencontre des circonstances et d’un leader? Allons-nous à nouveau rebondir? Aucune fatalité. Chacun doit contribuer à un à un nouveau départ.
Il y faut de l’entêtement. On n’encourage guère les militants à discuter des questions de fond. Où parle-t-on politique? Dans des groupes informels, dans des réunions restreintes. Ce n’est pas un hasard. L’équilibre interne issu du congrès de Reims est fondé sur l’esquive. Si les questions brûlantes réapparaissent tout l’échafaudage s’écroule. Traité de Lisbonne, avenir de l’Europe, alliances politiques, tout ce qui risque de faire chuter le château de cartes qui dirige aujourd’hui le PS ne sera pas abordé. À la place, des querelles internes, des affrontements de personnes. Des paroles vides (reconstruction refondation), des projets de primaires.
Tout le monde veut rassembler. Mais il faut d’abord choisir une orientation et rassembler autour de cette orientation. Rassembler avant de choisir, c’est interdire le choix. La période du choix est une période de division, pas de rassemblement. Le choix clive, renvoie les uns et les autres à des solutions différentes.
Gérard Colomb est l’un des rares qui est sorti du bois pour dire une chose simple, centrale, avec clarté: si le PS s’embourbe dans une alliance avec les néo-communistes, ça se fera sans lui. Depuis, le ciel lui est tombé sur la tête et il a fallu une page entière dans Libération et une autre page dans le Monde pour le dézinguer comme dictateur à Lyon. Quand il ne disait rien d’important, ce n’était pas un tyran, c’était le le maire socialiste qui avait arraché la ville de Lyon à la droite.
Il faut choisir d’abord, repérer les questions qui divisent et ensuite choisir. La politique extérieure est un bon marqueur. L’Iran est un exemple. La Russie, la Chine et le Venezuela de Chavez soutiennent Mahmoud Ahmadinejad en un rassemblement qui fleure bon l’anti-impérialisme. Dans la mouvance néo-communiste en France, on commence à dire que l’électorat de Ahmadinejad est plus populaire que les manifestants qui sont plutôt classes moyennes urbaines. Déjà, le NPA déclare que Moussavi est « le plus bienveillant à l’égard des intérêts occidentaux ». Encore quelques jours et on reprendra les thèses sur le complot de l’impérialisme contre l’Iran. On a connu cela. Il faut choisir. Le PS doit affirmer clairement qu’il n’est pas de camp-là. Signer une pétition avec Marie-George Buffet et Olivier Besancenot ne contribue pas à la clarté.
Le Proche-Orient est un autre marqueur. Dans Le Monde un appel à soutenir ensemble la politique de M. Obama au Proche-Orient est signé par Lionel Jospin, Romano Prodi, Simone Weil, Alain Juppé, Michel Rocard, Jean-François Poncet, Hubert Védrine… Le PS doit soutenir cette initiative. Il doit soutenir l’alliance Parti Populaire et PS au Pays basque contre le terrorisme et la défense de la démocratie. Il doit affirmer clairement qu’il appartient à ce camp-là.
Maurice Goldring

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