La même discussion se poursuit inlassablement. Peut-on comparer les crimes du stalinisme et les crimes du capitalisme? La guerre de 14-18 et le goulag? La famine en Ukraine et les massacres coloniaux? Inlassablement, je réponds, que parmi tous ces massacres, j'ai vivement combattu les uns et que j'ai soutenu les autres, que j'ai été militant anticolonialiste et justificateur des procès de Moscou. Que dans les pays communistes, c'est au nom de mes principes que ces dérives se sont produites. Et enfin, que ceux qui étudient l'histoire tragique du communisme sont généralement insultés et condamnés par les gens de gauche, encore aujourd'hui. Que le peuple allemand a écrit son histoire et continue de le faire alors qu'à Moscou, l'étude du stalinisme n'est guère populaire. La discussion ne cessera jamais, jusqu'à ce qu'elle devienne uniquement une question d'histoire pour les historiens. Il faut donc redire jusqu'à ce qu'on nous entende, c'est à dire jamais, que nous avons été complices, qu'il y a un négationnisme des crimes communistes qui est considéré comme respectable par une partie de la gauche.
Une amie très chère me dit qu'au nom des mêmes principes, des mêmes complicités, tu devrais prendre position contre la politique colonialiste d'Israël dans les territoires occupés. Dérapage? Qu'Israël prétende parler et agir au nom des Juifs d'Israël et de la diaspora, que des organisations en France soutiennent Israël, les gouvernants successifs "au nom des Juifs" de France est une chose. Mais ce qui détermine ma position vis-à-vis de la politique israélienne n'est pas ma judéité, uniquement mes convictions, ma politique, mes engagements. On choisit d'être communiste, on ne choisit pas ses parents. Mieux vaut ne pas confondre.
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