Samedi
1 décembre 2012, l’évêque de Bayonne organise à Biarritz une grande messe au
casino de Bellevue, où sont invitées des organisations françaises et
internationales militant contre le droit à l’avortement, contre le droit à
mourir dans la dignité, contre le mariage des homosexuels et des prêtres. Que les
catholiques organisent des manifestations pour défendre les valeurs catholiques,
c’est leur affaire, leur droit, leur prérogative. Pourtant, une contre-manifestation
et un contre colloque se tiendront le même jour, à l’appel d’organisations politiques
(PS, Radicaux, Communistes, Batasuna…) et associatives (planning familial, organisations
féministes et de défense des droits des minorités….). Pourquoi des organisations
laïques interviennent-elles ?
C’est
la question inverse qui doit être posée. Si des organisations laïques ont décidé
de réagir, c’est parce qu’une église a l’exorbitante prétention de légiférer
pour une société plurielle et diverse. Quand l’église catholique demande à ses
fidèles de ne pas rompre les liens du mariage, de ne pas interrompre une
grossesse même infligée par un cousin ivre ou un oncle enragé, quand l’église
refuse un mariage religieux à deux homosexuels, elle s’adresse à la conscience
des fidèles, à des adultes consentants qui acceptent les règles morales de l’église
à laquelle ils adhèrent. Si elle intervient dans les mariages civils, les
libertés de choix de personnes qui ne sont pas catholiques, elle réunifie ce
que l’histoire a séparé : l’église et l’état. Elle pratique ce que d’autres
religions appellent la charia.
L’histoire
de la France contemporaine
dessine une lente acceptation du
compromis dans la vie politique. Les extrêmes ont pour le moment été maintenus
en marge. Sont extrêmes : des organisations ou des mouvements qui estiment
que la solution des conflits passe par l’élimination de l’adversaire et non par
des solutions négociées. Sont extrêmes les mouvements qui visent à accoler un
adjectif à l’État : État populaire, catholique, islamique, socialiste…et donc
à exclure de la société ceux qui n’adhèrent à cet adjectif. Nous avons le
privilège de vivre dans un pays où l’État n’a pas d’étiquette. La contre
manifestation du samedi 1 décembre vise
à préserver ce privilège.
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