Terrorisme
L’IRA et l’ETA n’ont jamais compté plus
de quelques centaines de combattants actifs. Ces organisations représentaient
un problème politique majeur parce que leurs activités meurtrières étaient
considérées comme légitimes par une partie de l’opinion. Sans cet appui, une organisation
terroriste n’est qu’un problème de police. A mesure que le soutien politique se
retire, il ne reste sur la plage que des épaves de plus en plus visibles. Les
opérations de surveillance et d’infiltration sont plus efficaces et vient le
moment où le nombre de militants emprisonnés dépasse largement le nombre de
combattants en cavale. Recul politique et défaite militaire se conjuguent pour
permettre que s’engage un processus de paix. Les activités de police et les
campagnes politiques pour isoler les fous de la nation s’appuient et se
complètent.
Dans le contexte basque ou irlandais,
un citoyen disposait des références, des connaissances et des réseaux lui
permettant de s’engager. Avec le terrorisme islamiste, ces références, ces
connaissances et ces réseaux lui échappent. D’où un certain désarroi. Les
terroristes familiers avaient besoin d’un appui politique et cette nécessité
limitait l’atrocité de leurs actions. Les groupes islamistes ne semblent pas rechercher
un appui politique et ancrent au contraire leur notoriété dans les
condamnations universelles de leurs atrocités. Ne reste-t-il alors que le
travail de police ? On peut toujours penser, pour se rassurer, que la
manière dont les sociétés traitent les citoyens musulmans peut assécher le
recrutement de nouveaux terroristes. Mais ces groupes ne recueillent guère de
soutien parmi les musulmans français, britanniques ou Etatsuniens qui les
considèrent avec la même horreur que les autres citoyens de leur pays. Il ne
nous reste alors qu’à souhaiter plein succès à la police et à la justice de nos
pays.
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