samedi 10 août 2013

ZSP

Samedi 10 août. 16 heures. Un camion de gendarmes au coin de la rue Poulet/Bd Barbès. Tout autour, la cohue, l’impossibilité de passer, les vendeurs à la sauvette qui se rapprochent toujours plus. On se pousse. On s’invective. On se bouscule. A la prochaine réunion sur la Zone de sécurité prioritaire, le préfet et le procureur nous donneront d’autres chiffres, de prostituées interdites, de nouvelles arrestations de dealers, de marchandises confisquées, des chiffres qui sont vrais et qui indiffèrent ceux qui ont de plus de mal à accéder au métro Château Rouge. Un jour prochain, il y aura une vaste opération, « pour montrer nos muscles » dira le commissaire et le lendemain tout recommencera. Un petit orage est plus efficace que mille policiers pour libérer la chaussée.

Hier, avec la fin du Ramadan, le nombre de mendiants avec enfants avait triplé. Ils stationnent sur les marches du métro, et empêchent les voyageurs qui ont besoin de la rampe de l’utiliser. Les gendarmes et les policiers veillent.

Tous les jours, les passants font l’épreuve de l’inefficacité des forces de police, de la vacuité des discours chiffrés, de la démoralisation des fonctionnaires –il suffit de leur adresser la parole.

Je demande à nouveau, poliment, la déqualification de la Goutte d'Or, qu’elle redevienne un quartier ou les priorités ne sont plus sécuritaires. Qu’un nombre de policiers divisés par dix passe régulièrement, tous les jours, tout le temps, en patrouilles, pour que les vendeurs ne s’installent pas. Une fois qu’ils sont installés, c’est trop tard.

        Je le redis sans me lasser. Les tensions actuelles sont potentiellement dangereuses pour le devenir de la Goutte d'Or. Quartier en équilibre instable, mais où les politiques, les associations, les administrations, maintiennent une stabilité relative. A force, le quartier finira par devenir l’étiquette qu’on lui a imposé. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire