lundi 18 avril 2016

nuit debout et Finkielkraut


Alain Finkielkraut  molesté Place de la République. Il n’a pas pris la parole, il était là, des participants à Nuit debout l’ont insulté, bousculé, lui ont craché dessus. Les autres ont laissé faire. N’ont pas protesté, ont juste raccompagné en dehors du cercle où la parole est libre, sauf celle d’Alain Finkielkraut. Je ne partage pas les idées de l’essayiste mais si l’on ne laissait parler que les gens avec qui nous sommes d’accord, le monde intellectuel deviendrait un grand désert.

Un incident, un détail ? Non. Les socialistes font partie des démocrates qui ne transigent pas avec la liberté de parole. Ont abandonné ce principe les fascistes et les staliniens et ce qui fonde l’histoire de la social-démocratie  est l’opposition de principe aux systèmes totalitaires.

Cette conviction est fondée sur l’expérience.  Les dissidents communistes étaient considérés par Georges Marchais et ses sbires comme des ennemis qu’on pouvait insulter et chahuter à la fête de l’Humanité. Une contre-expérience : Quand je porte ma pancarte « je demande pour les prisonniers basques les droits et les garanties qu’ils ont refusés à leurs victimes » quelques patriotes fougueux veulent m’arracher ma pancarte et me bousculer, mais les responsables présents interviennent toujours  pour assurer ma sécurité, ce qui est la preuve, me semble-t-il, qu’ils ont effectivement abandonné la lutte armée au profit d’une voie démocratique.

Que quelques trublions rouges bruns empêchent la libre parole pourrait n’être qu’un détail  s’ils étaient massivement condamnés par les militants de « nuit debout » et par les partis de gauche. C’est loin d’être le cas. On entend les condamnations des partis de droite. Le PS a condamné par les voix de Najat Vallaud-Belkacem et Julien Dray. Quant aux partis extrême gauche, ils se couchent comme d’habitude devant les excès totalitaires.

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