jeudi 21 avril 2016

renoncements


La crise que nous traversons est due à l’émergence de nouvelles puissances, de nouvelles aspirations. Les empires coloniaux, marchés captifs et main-d’œuvre bon marché se sont écroulés. Les empires communistes, maintenus dans le sous-développement, incapables de concurrencer le capitalisme, ne sont plus. L’Inde, la Chine, l’Asie, les pays arabes, l’Afrique, réclament un nouvel ordre mondial. Devant cette situation nouvelle, le capitalisme et les finances se radicalisent, se mondialisent. Et les tentations de repli et d’égoïsme se généralisent. Montée des populismes, des fronts nationaux, et aussi des discours de régression sous une phrase de gauche. Les réformateurs qui veulent affronter ces difficultés nouvelles en maintenant les protections sociales, en régulant le capital, savent qu’une partie importante de leurs efforts doit porter sur les organisations internationales, sur les solidarités transfrontalières. Les égoïsmes et populismes sont porteurs de misère et de conflits sans fin.

Les manières de fuir les responsabilités sont nombreuses et variées. Pour ce qui nous intéresse, la gauche de gouvernement dont nous faisons partie, dénigrer en permanence le pouvoir socialiste, dire qu’il est responsable de la montée du FN, est l’une de ces manières. La gauche radicale rêve d’une opposition fiévreuse, de grandes manifestations réussies et d’élections perdues. Vivement qu’elle puisse délirer sans conséquence, déployer des banderoles, chanter l’Internationale et la Carmagnole. Des rêves qui se transforment en cauchemar, ils ne retiennent que l’ouverture. Ils ont soutenu Tsipras dans l’opposition, ils le condamnent quand il gouverne et ne comprennent pas comment il a pu féliciter Hollande pour son aide à la Grèce. Que Corbyn et Sanders s’appuient sur les modèles européens ne les ébranle pas. Que les populismes montent dans toute l’Europe ne les empêche de penser et de dire que Hollande est le premier responsable de la montée du FN en France.

La manière locale de fuir les responsabilités est la fuite vers le repli identitaire. Nos trois élues socialistes du pays Basque ne font guère de réunions pour défendre le gouvernement, mais militent fougueusement pour le regroupement ethnique des 158 communes du pays Basque. Sans programme, sans avenir. Elles passent leur temps, elles consacrent leur énergie, à téléphoner, à faire des meetings, à convaincre les élus, à soutenir une régression ethnique. Elles réclament la libération des prisonniers basques sans repentance, sans engagement pour l’avenir. Elles ont abandonné leur écharpe républicaine. Elles ont surtout abandonné le terrain de la bataille politique pour défendre la gauche au pouvoir.

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